Le parti met les bouchées doubles à travers ses structures communales pour ratisser aussi large que possible pour cette manifestation qu'il souhaite citoyenne. Les membres du bureau régional du RCD préparent activement la marche du samedi 5 novembre dans les rues de Béjaïa. Le président du BR, Mouloud Deboub, et le secrétaire national à la formation, Redha Boudraâ, qui ont animé conjointement, hier, une conférence de presse au siège de la structure régionale du parti à Béjaïa, ont affiché un grand optimisme quant à la réussite de la marche en termes de mobilisation. Les deux responsables du RCD ont souligné, s'agissant des préparatifs de la manifestation, que le parti a mis les bouchées doubles via ses structures politiques communales pour ratisser aussi large que possible à cette manifestation, qu'il souhaite "citoyenne avant tout". "Il s'agit de réinvestir le terrain politique à chaque fois que la situation l'exige. Parce que la situation aussi bien au niveau de notre région qu'au niveau national est critique. Aussi, nous sommes politiquement interpellés pour être à l'avant-garde du combat de la société civile et des forces du progrès", ont déclaré en substance les deux intervenants et qui se sont attardés sur l'objectif de la marche de leur parti. "Ce n'est pas la première fois que notre parti a investi la rue pour être aux côtés de la population", rappellent-ils. Abordant la situation politique et sociale, notamment en Kabylie, les deux orateurs ont brossé un tableau des plus sombres. "Pour construire des casernes de gendarmerie dans notre région, le pouvoir ne lésine pas sur les moyens financiers. Mais pour ce qui est de l'annulation des projets structurants, le pouvoir se cache derrière la crise économique que vit le pays du fait de la chute du prix du baril du pétrole", ont regretté les deux orateurs à ce sujet, avant de tirer à boulets rouges sur le wali qui mène, selon eux, un train de vie choquant. Pour preuve, ont-ils énuméré, "plus de 3 milliards de centimes ont été débloqués sur le compte administratif 2015 pour refaire des espaces verts des résidences de la wilaya à la cité Sidi-Bouali et plus de 800 millions de centimes pour refaire les sanitaires du siège de la wilaya. C'est l'argent débloqué sur le compte administratif sans l'approbation de l'APW — l'Assemblée n'a pas approuvé cette dépense censée être discutée par les membres de l'APW". Les deux conférenciers n'ont pas hésité à parler de "gabegie" dont serait responsable le chef de l'exécutif, puis se sont étalés sur les attaques et les blocages dont sont frappés les opérateurs économiques dans la région. "À présent que l'on demande aux collectivités locales de se prendre en charge, on ose encore mettre les bâtons dans les roues des créateurs d'emplois et de richesses", ont-ils encore fait remarquer. Par la même occasion, les deux responsables du RCD n'ont pas manqué d'aborder le cas de lynchage dont a été l'objet, avant-hier, le pickpocket au marché hebdomadaire d'Akbou. Tout en condamnant cette vendetta populaire inquiétante, ils ont, cependant, estimé que cette escalade de la violence confirme au contraire "l'absence de l'Etat". Par ailleurs, le parti a lancé hier, à Tizi Ouzou, une campagne de sensibilisation politique qui va durer six mois et qui va toucher tous les chefs-lieux de daïra de la wilaya. Le coup d'envoi de ce cycle a été donné, hier, à partir de la ville de Tizi Ouzou où deux premières journées portes ouvertes ont été organisées sur la placette de l'ancienne mairie du chef-lieu de la wilaya. Des photos retraçant les moments cruciaux de la vie du parti, des documents explicatifs du programme, des objectifs et des actions politiques du parti ont été exposés sur la même placette où quatre stands sont consacrés à la jeunesse, à la femme, à la documentation et à la projection. Selon le président du bureau régional du RCD à Tizi Ouzou, "cette activité s'inscrit dans le cadre du travail de proximité initié par le parti à l'effet de sensibiliser et de remobiliser le citoyen autour de l'activité politique, en général, et celle du parti en particulier". "Il est du rôle d'un parti politique d'aller vers le citoyen à l'effet de mieux comprendre ses préoccupations et ses attentes et enclencher le débat sur tout ce qui est lié aux perspectives d'avenir", a-t-il enchaîné. L. OUBIRA/S. LESLOUS