La menace de l'Arabie saoudite d'accroître sa production si l'Iran refuse de produire un plafond à 4 millions de barils/an a provoqué une baisse des prix du pétrole sur les marchés internationaux. Les cours baissaient vendredi à New York peu après l'ouverture, affectés par de nouveaux éléments, à l'instar d'un bond des stocks de brut aux Etats-Unis et la mise en garde du royaume saoudien. En début d'après-midi, le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, cédait 52 cents à 44,14 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange. Les cours avaient profité jusque-là de l'annonce, fin septembre dernier à Alger, d'un projet d'accord au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire la production afin de la maintenir entre 32,5 et 33 millions de barils/jour. Or, depuis maintenant plus d'une semaine, ils n'ont connu que des séances de baisse. Selon des informations de presse, l'Arabie saoudite a menacé d'augmenter sa production alors que l'Iran est censé être exempté de l'accord d'autant plus que ce pays commence à peine à faire son retour sur le marché mondial à la suite de la récente levée de sanctions. Cette actualité n'a fait qu'accroître la pression sur le marché qui a, en outre, subi mercredi l'annonce d'un bond de près de 15 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis. Cependant, le secrétaire général de l'Organisation, Mohammed Barkindo, a affirmé à une agence que les informations de presse n'étaient pas exactes, permettant aux cours de remonter légèrement sans effacer les inquiétudes des marchés. Les prix de l'or noir ont atteint, faut-il le préciser, leur plus bas niveau depuis mi-septembre, à 45,50 dollars le baril pour le Brent et à 44,06 dollars pour le WTI. Pis encore, le marché s'est de nouveau replié face à d'autres rumeurs de presse, citant "une source extérieure à l'Opep qui affirme que c'était tous les producteurs, y compris l'Arabie saoudite, qui allaient augmenter leur production s'il n'y avait pas d'accord". Ainsi, tous les regards sont pour le moment braqués vers Vienne, la capitale autrichienne, où est prévue fin novembre la réunion officielle de l'Opep, pour des détails sur l'accord trouvé fin septembre à Alger. Une chose est certaine, les négociations sur l'accord devraient se poursuivre entre l'Opep et ses partenaires jusqu'à sa réunion officielle programmée vers la fin du mois en cours dans le but de définir les détails sur une limitation de sa production qui assurera un rééquilibrage du marché sous tension. L'Opep avait annoncé fin septembre un projet d'accord, mais elle doit encore le mettre en œuvre à l'issue de son sommet du 30 novembre. Les doutes planentt actuellement sur sa capacité à le faire. Car certains de ses membres en sont déjà exemptés, d'autres semblent désireux de l'être et les derniers chiffres en date montrent que l'offre de l'Organisation reste à un niveau sans précédent. Cela étant, avec une hausse de la production aux Etats-Unis et les exemptions accordées à plusieurs pays membres de l'Opep, le marché demeure dans le flou total. B. K.