L'ensemble de la corporation des avocats, relevant du barreau d'Oran, ont observé, hier, une journée de grève devant le palais de justice pour protester contre la mise en détention de leur consœur B.S.S. avocate près de la cour. Selon certaines indiscrétions, l'avocate aurait procédé à la confection de faux documents ayant servi à faire quitter le territoire national à un enfant en bas âge. Les mêmes indiscrétions indiquent que B.S.S., avec l'aide de la mère biologique, aurait réussi à faire adopter l'enfant par une famille résidant en France. Selon le procureur général près la cour d'Oran, B.S.S. a été conformément poursuivie, en vertu de la loi qui s'applique à tous les citoyens algériens. Hier, en tout cas, les avocats ont manifesté leur mécontentement pour apporter leur soutien à leur consœur. “injustement incarcérée depuis dimanche dernier, pour sa prétendue complicité dans une scabreuse affaire d'adoption d'enfant”, selon un avocat joint par nos soins. à l'intérieur du palais de justice, des dizaines d'avocats ont insisté sur le caractère antinomique des procédures en usage dans pareille situation. “Notre consœur a été emmenée par la force publique alors qu'elle plaidait dans un procès en appel. C'est une pratique contraire à la loi et une atteinte à l'exercice du métier d'avocat”, ont-ils souligné. Selon un groupe d'avocats grévistes, les bureaux du bâtonnat vont se réunir pour décider des actions à mener pour la libération de l'avocate incarcérée. Enfin, les tribunaux relevant de la cour d'Oran ont tous suspendu leurs sessions d'hier, en raison de la grève des avocats qui risque de faire tache d'huile. B. G.