Une avocate, inscrite au barreau d'Oran détenue depuis le 6 mars dernier pour le délit de supposition d'enfant a été maintenue en détention par la chambre d'accusation de la cour d'Oran qui lui a refusé la liberté provisoire. Les faits pour lesquels est poursuivie l'accusée remontent à 2004 quand elle avait conseillé à une jeune femme, enceinte hors mariage, de mener à son terme sa grossesse et de lui confier le bébé qui allait naître. Après l'accouchement, elle a récupéré l'enfant qu'elle inscrit sous l'identité d'une femme algérienne installée en France qui lui fait quitter le territoire national. Prise de remords, la mère réclame son enfant à l'avocate qui ne put justifier sa disparition. Après moult tentatives pour le récupérer, elle dépose plainte contre l'avocate qui fut entendue par la justice et écrouée le 6 mars dernier pour le délit de supposition d'enfant. Cette décision n'a pas été du goût du bâtonnat qui a estimé que la procédure en pareille circonstance a été foulée aux pieds, une explication que réfute le parquet qui estime que l'avocate a commis un délit qui n'est pas d'ordre professionnel et qu'elle est considérée comme un citoyen justiciable devant répondre de ses actes devant la justice. Les avocats en signe de protestation, ont observé le lendemain un arrêt de travail. Hier, après le maintien en détention de Me Saâdoune S., le bureau du bâtonnat s'était réuni sans qu'une information ne filtre de cette rencontre. Nous reviendrons avec plus de détails sur cette affaire dans nos prochaines éditions.