Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, accuse certains responsables de la SNVI d'avoir voulu faire sortir les travailleurs dans la rue pour déstabiliser la zone industrielle et créer un climat malsain dans le pays. S'exprimant lors d'une réunion tenue hier au siège de l'union locale UGTA à laquelle ont assisté les syndicalistes des unités de la SNVI, le patron de l'UGTA s'en est pris à "l'administration de la SNVI" lui reprochant son inertie et surtout d'avoir multiplié des provocations à l'encontre des travailleurs. "N'était la vigilance des travailleurs et des syndicalistes, ces provocations auraient pu dégénérer et mettre la paix sociale en danger", a-t-il souligné. Sidi-Saïd en veut pour preuve le retard de salaires, les portails ouverts pendant la grève, la plainte contre des syndicalistes et l'affichage nocturne de la direction générale. "Je m'interroge sur les portails de l'entreprise laissés entrouverts au moment où plus de 4 000 travailleurs étaient regroupés à l'intérieur de l'enceinte. Et puis, pourquoi coller des affiches de provocation à 2h du matin sans associer le partenaire social, alors que je me suis entendu déjà, un jour avant, avec le P-DG sur la reprise du travail pour dimanche ?", ajoute-t-il. Il se questionne également sur le retard dans le versement des salaires et le timing choisi pour déposer une plainte contre des syndicalistes. Pour lui, cette grève a été suscitée de l'intérieur par certains responsables qui ont utilisé les salaires des travailleurs pour déstabiliser l'entreprise, renchérit-il. "Ce sont ces multiples gestes de provocation survenus à un moment décisif qui laisse penser que le complot contre la SNVI et ses travailleurs a été fomenté de l'intérieur de l'entreprise et non de l'extérieur, en plus, ils ont voulu faire porter le chapeau aux travailleurs, heureusement que ces derniers étaient vigilants", a-t-il expliqué. Et d'ajouter : "Ceux qui veulent déstabiliser la SNVI, moteur du secteur de la mécanique dans le pays, et qui rêvent de sa privatisation se trompent lourdement. Il faudra me marcher sur le corps pour sortir la SNVI du secteur public." Il en veut beaucoup aux responsables de la SNVI qui, selon lui, avaient tous les moyens pour redresser la situation. "Mais certains cadres de la SNVI ont failli à cette mission. Aujourd'hui, j'ai honte de demander à l'Etat une quelconque aide pour l'entreprise car les pouvoirs publics, à leur tête le président de la République, ont tout donné à la SNVI, malheureusement, je constate que la SNVI n'a pas un problème d'argent, mais elle est minée par un problème de management", dit-il, ajoutant qu'une réunion est programmée ces jours-ci avec "les hauts responsables de l'Etat pour examiner la situation de la SNVI". Les propos de Sidi-Saïd laissent entendre qu'un changement de responsables est programmé dans les jours à venir. "La déstabilisation de la SNVI n'aura pas lieu, mais ceux qui ont voulu déstabiliser l'entreprise seront eux-mêmes déstabilisés", a-t-il averti. M. T.