"L'ANR sera parmi ses plus fervents soutiens si le président Bouteflika se présente à un cinquième mandat." Telle est la déclaration faite hier par le SG sortant de l'ANR, Belkacem Sahli, à l'ouverture des travaux du cinquième congrès du parti. Candidat unique à sa propre succession, M. Sahli a martelé, en présence de quelque 600 délégués des 48 wilayas et de l'émigration, et de nombreux invités représentant les partis de la même famille politique, tels que le RND, TAJ et le FLN, à côté de l'ambassadeur de la Palestine, que "le parti demeure attaché à ses positions" et qu'il est "opposé aux tenants de l'idéologie intégriste et terroriste et à ceux qui remettent en cause la légitimité des institutions de l'Etat en les traitant sur un même ton que les groupes terroristes contre lesquels elles luttaient". Après une longue digression dans laquelle il rappellera les idéaux et positions ayant présidé à la création de son parti, en 1995, et ressassé à souhait sa contribution à la stabilité et l'unité du pays, Belkacem Sahli a clamé que l'alternative démocratique républicaine proposée par l'ANR fait la distinction entre les concepts du pouvoir et de l'Etat. Le rhéteur a précisé dans ce contexte que "s'il est admis de critiquer les institutions de l'Etat, à commencer par le président de la République, jusqu'aux ministres et en passant par les députés, remettre en cause la légitimité de institutions est une ligne rouge qu'il ne faut pas dépasser". Il a, en revanche, estimé que "la meilleure manière d'éviter au pays les tentatives d'atteinte à sa stabilité passe inévitablement par des politiques de réformes internes, et qui doivent répondre à deux objectifs stratégiques : réaliser une ouverture sociétale et l'élargir du cercle de prise de décision". Aussi, pour parer aux funestes projets de déstabilisation, M. Sahli a appelé la classe politique à "une double entente" entre les partis du pouvoir d'un côté et ces derniers avec l'opposition. L'entente entre les partis du pouvoir, qui est destinée à soutenir le président de la République, est concrétisée par "L'initiative nationale", qui, dit-il, dépasse le cadre partisan, en assurant que depuis le 30 mars dernier, "elle continue à se réunir, au niveau de son secrétariat technique chaque semaine, et élabore des documents politiques importants, notamment celui relatif au soutien aux institutions sécuritaires du pays qui sera suivi d'autres, afin de renforcer le climat de confiance dans le pays et d'agréger tout le monde autour du front national". Sahli a estimé, également, que sans se désister de la question de la légitimité de l'institution, une entente avec les partis de l'opposition est possible, au vu des "révisions positives" des positions de certains partis de l'opposition qui ne s'interrogent plus au sujet de la vacance du pouvoir ou de la légitimité de la Présidence et des périodes de transition. Le premier responsable de l'ANR, qui n'entretient aucun suspens au sujet de la participation aux prochaines élections législatives, a estimé que "les acquis contenus dans la Constitution du 7 février dans ses articles relatifs au code électoral et à la mise en place de la haute instance de surveillance des élections, ainsi que les déclarations de hautes autorités de l'Etat, notamment le Premier ministre Abdelmalek Sellal, selon lequel l'administration aurait reçu des instructions fermes pour que ces élections se déroulent dans un climat de transparence et de neutralité, sont autant d'éléments qui sont à même d'instaurer un climat de confiance entre le pouvoir et les partis de l'opposition". AMAR RAFA