Non seulement ils ont adopté en commission toutes les augmentations prévues par le projet de loi de finances 2017 tel que présenté par le gouvernement, et qui, en majorité, touchent le portefeuille du citoyen et son pouvoir d'achat de manière directe ou indirecte, les députés de "la majorité préfabriquée", allusion à la paire FLN-RND, relevant de la commission des finances, sont à l'origine des augmentations des taxes et impôts sur certains produits d'internet, comme les rechargements prépayés, a indiqué le parlementaire du FJD, Lakhdar Benkhellaf, joint hier par téléphone. En qualifiant l'actuel mandat de "pire" dans l'histoire du Parlement algérien, le député, qui s'est exprimé, dans un premier temps, sur son compte Facebook, rappelle que cette situation est assez similaire à celle vécue lors de l'examen de la loi des finances de 2016 lorsque les mêmes députés ont augmenté les prix de l'essence. Mais, cette fois-ci, cela a consisté à augmenter la taxe applicable aux rechargements prépayés qui passe ainsi de 5% tel que proposé par le gouvernement à 7% tel qu'adopté par les députés de la commission des finances. Idem pour la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur l'internet qui est révisée à la hausse de 7% à 19%. Ces amendements introduits par des députés ont été validées "par la commission et les députés de la majorité préfabriquée", a précisé le député du FJD, en dépit, dit-il, des refus exprimés par le vote des députés de l'opposition contre ces amendements, soient ceux du "FJD, de l'Alliance verte, le PT et du FFS". Cette pratique est assez courante, estime notre interlocuteur qui affirme que "quand le gouvernement veut un amendement supplémentaire, il l'introduit par le biais d'un député, ensuite avec le consensus des députés de la majorité". Ces augmentations sont-elles destinées pour autant à équilibrer le budget ou à couvrir d'autres lacunes, par exemple, ou encore à compenser d'éventuelles révisions à la baisse d'autres taxes ? En fin de compte, telle semble la motivation déclarée de ces députés, "mais dans tous les pays du monde, les députés sont là pour défendre le pouvoir d'achat du citoyen, non pas pour lui imposer des taxes et impôts supplémentaires", estime M. Benkhellaf. Ce dernier accuse : "Certains députés veulent se rapprocher des pouvoirs publics pour espérer récolter en retour des nominations à des postes de responsabilité d'une façon indue, comme c'est le cas de deux ou trois membres, entre autres, le président de la commission des finances". Le député du FJD a soulevé, par ailleurs, le problème des prix des carburants. Il a indiqué que les prix proposés dans le projet ont été élaborés en fonction du taux de TVA de 17%. Or, avec la révision à la hausse à 19%, les prix affichés auparavant concernant tous les types de carburants vont augmenter. À titre d'exemple, le prix de l'essence super qui est fixé à 35 DA et quelques centimes, il faudra lui rajouter 2%, comme cela s'est produit l'année dernière, quand l'ancien ministre a usé du double langage pour ne pas donner les vrais chiffres des augmentations, en avançant les prix hors taxe, et lorsque les citoyens les ont trouvés plus chers à la pompe, ils ont pensé que l'augmentation était le fait des pompistes. AMAR RAFA