La défaite face au Nigeria est amère. Elle scelle, sans doute, le sort des Algériens dans ces qualifications au Mondial-2018, à moins d'un miracle. Car, l'on voit mal le Nigeria, désormais dans le bon couloir pour le rendez-vous russe, dilapider cette confortable avance de cinq points sur l'Algérie sachant surtout que les Nigérians doivent encore recevoir le Cameroun. Le résultat technique est d'autant plus rageant eu égard à la manière, à la limite du stupide, avec laquelle l'EN a concédé la défaite interdite et fatidique. Les deux buts encaissés en première période illustrent du reste parfaitement l'apathie de la défense algérienne qui porte incontestablement une lourde responsabilité dans la défaite d'hier. De Belkaraoui qui tente de contrôler la balle dans la surface de réparation avant de se transformer en passeur décisif sur le premier but nigérian au lieu de renvoyer tout bêtement le ballon, à Mandy qui s'oublie dans la même surface faussant le hors-jeu de Obi Mikel qui ne croyait même pas à une telle offrande, la défense algérienne a fait preuve d'amateurisme et de légèreté. Sans ces deux coups sur la tête, il est fort à parier que le match aurait pris une autre tournure. D'ailleurs, en fin de première période et en seconde mi-temps dans la rencontre, les Verts ont copieusement dominé leur adversaire avant de réduire la marque. Cependant, entre-temps et en fin de match, les Verts ont manqué l'immanquable. Les buts ratés sont une autre illustration de cette légèreté de la sélection algérienne dont les joueurs, à l'exception de Brahimi et à un degré moindre Bentaleb, excellent, certes, en Europe, mais font, curieusement, profil bas en Afrique. Sinon, comment expliquer le visage fade d'un Slimani perdu au milieu de la cohue nigériane, d'un Mahrez à peine moyen, d'un Taïder dépassé ou encore d'un Medjani franchement médiocre. Il est clair qu'hier une grande majorité de l'équipe n'a pas été à la hauteur ; elle a failli à sa mission au moment où elle avait pourtant fait porter le chapeau à l'ex-coach national Rajevac pour le faux pas contre le Cameroun. Le problème, ce n'était pas Rajevac, mais eux. Quant au nouveau coach national, Georges Leekens, il est objectivement trop tôt pour juger son apport en une semaine de travail, mais le technicien belge a dû certainement se rendre compte de l'immensité du chantier qui l'attend à la tête de la sélection algérienne à deux mois de la CAN-2017. S. L.