Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a déclaré, hier, que la date des élections législatives et locales que fixera le chef de l'Etat sera respectée. Noureddine Bedoui a exprimé la volonté des pouvoirs publics de ne pas céder aux pressions des parties souhaitant le report de ces deux échéances électorales. Lors d'une conférence de presse organisée à l'issue des travaux de la réunion gouvernement-walis, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, a soutenu que la priorité est donnée au respect de la date exacte qui sera incessamment arrêtée par le président de la République et qu'actuellement, son département est en voie de soumettre au gouvernement 80 textes d'application de la loi électorale et devant définir le fonctionnement de la Haute instance nationale de surveillance des élections. Il a annoncé que les membres de cette instance seront désignés d'ici à la fin de l'année. Au ministère de l'Intérieur, il reviendra la charge de mettre à sa disposition tous les moyens matériels. Sur les présomptions de fraude, Noureddine Bedoui a tenté de rassurer en affirmant que "les valeurs de la Constitution seront respectées". Il ajoute que "les prochaines échéances électorales constitueront une opportunité pour concrétiser les nouvelles dispositions constitutionnelles en matière de transparence". Noureddine Bedoui a donné un bilan positif de la rencontre gouvernement-walis. En dépit du fait qu'elle s'est vite transformée d'une rencontre de concertation en un long monologue de ministres qui se sont contentés d'intervention programme-bilan de leurs départements respectifs. Du moins dans sa partie ouverte à la presse. Bedoui s'en est défendu en précisant que les travaux des ateliers tenus à huis clos ont constitué "une force de proposition". Dans ce sens, il a annoncé la mise en place par le gouvernement d'une commission qui sera chargée du suivi et de l'application des recommandations de ces ateliers. Pour le ministre de l'Intérieur, l'administration locale est contrainte de s'adapter à la conjoncture de la baisse des prix du pétrole, à travers une intensification des activités économiques productives, l'instauration d'un système adapté des finances et de la fiscalité et une gestion économique et socialement responsable des services publics. Les collectivités locales sont ainsi orientées vers l'accroissement de l'offre foncière destinée à l'investissement, à développer le secteur agricole, à simplifier et à décentraliser les décisions et autorisations administratives liées à l'investissement et à placer le tourisme au cœur du développement local. Le ministre a insisté sur cet effort que devront fourni les collectivités locales pour se départir du financement de l'Etat et aller peu à peu vers une autosuffisance. Ainsi, les collectivités locales seront, désormais, totalement impliquées dans le recouvrement des taxes et impôts et la collecte des produits domaniaux. En matière de délégation de service public, un nouveau cadre juridique sera mis en place pour un partenariat public-privé. Ce cadre identifiera les services publics susceptibles d'être délégués et la forme de délégation la plus idoine. Le ministre de l'Intérieur a tenu à rappeler que la décentralisation locale a déjà commencé à travers la délivrance de la carte grise et du permis de conduire par les APC. Nissa Hammadi