Halte à la «chkara» Réconciliateur envers les uns, éradicateur envers les autres, le secrétaire général du FLN n'arrive pas à bien voiler la crise qui couve dans le parti. «Inculte», sans aucun niveau», «prédateurs», «bagarra», ce sont les mots utilisés par le tout frais secrétaire général du FLN pour qualifier ceux qui ont indûment accaparé des postes de pontes au sein de l'ex-parti unique, notamment depuis 2012. «Plusieurs personnes, qui n'ont jamais milité dans les rangs du parti, ont payé pour être des têtes de liste dans des wilayas. Ces personnes ont sali le parti et éclaboussé même le drapeau du pays. Pis encore, ils ont attenté même à la morale de l'Etat. Je n'accepterai jamais que ces choses dégueulasses arrivent au FLN», a-t-il tonné avant de promettre de les traduire en justice afin de redorer le blason du FLN et du pays. «Très prochainement, je vais saisir la justice à ce sujet. J'ai des éléments explosifs en la matière. Ce n'est pas un simple discours. C'est une réalité. J'ai des informations confirmées qui accablent certains prédateurs qui ont accaparé injustement des postes de parlementaires. Je ne céderai jamais sur cette question. Ce n'est pas à mon âge que je vais me griller. Djamel Ould Abbès ne marchera jamais avec l'argent sale et ceux qui l'utilisent. Djamel Ould Abbès est propre. Il faut juste que je prenne le temps nécessaire pour préparer les choses et les remettre à la justice», a-t-il indiqué, sûr de lui-même. Djamel Ould Abb-s ne s'est pas contenté d'ouvrir un front contre les tenants de l'argent sale. Il a ciblé même l'ex-secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem en l'occurrence, auquel il reproche une incohérence et une instabilité dans le discours et un manque de discipline qui contraste très mal avec «les aides» et «la gratitude» du président Bouteflika dont il a bénéficié durant plusieurs années. «Juste après ma désignation par le comité central à la tête du parti, j'ai rencontré plusieurs dissidents. Ils m'ont tous exprimé leur soutien. La seconde répudiation de Belkhadem C'est le cas notamment de Ziari, Abada, Goudjil, Kassa, etc. Belkhadem aussi m'a parlé et on s'est mis d'accord. Nos échanges ont été fructueux et on est parvenu à un accord. Mais, juste après, il a déclaré à la presse que l' on ne faisait pas des habits neufs avec du vieux tissu ' Cette déclaration est en complet déphasage avec notre accord. Ce comportement est irresponsable. Je ne discuterai plus avec Abdelaziz Belkhadem. La porte du dialogue entre nous est fermée», a-t-il insisté en rappelant que la crise qui a traversé le FLN et dont les séquelles continuent à susciter des troubles dans ses rangs, n'est pas venue avec Amar Saâdani mais elle était là et qu'«elle existe depuis juin 2012, lorsque des membres du BP et CC se sont rebellés contre le secrétaire général d'alors: Abdelaziz Belkhadem». Ce faisant, Ould Abbès ne fait pas que répudier une seconde fois l'enfant d'Aflou, mais il lui endosse la responsabilité de tous les remous qui agitent le FLN et qui risquent de le déstabiliser durablement. Coup fatal. Le temps de la «réconciliation» Le SG du FLN, qui a bien usé de sa mitraillette, s'est néanmoins permis quelques parenthèses pacifiques au cours desquelles il a appelé à l'unification des rangs et rappelé son attachement à la stabilité du parti. Se mettant, par moment, dans l'habit d'un «réconciliateur», du moins des cadres qui lui sont favorables, mais qui ne sont pas d'accord entre eux, il a tendu la main à tous ceux qu sont prêts à jouer son jeu. «Ceux qui veulent retourner au sein du parti sont les bienvenus. Je ne doute pas de leur militantisme et je leur fais confiance. De plus, je ne vais pas priver le parti de leur expérience. Des dossiers leur seront confiés en fonction de leurs centres d'intérêts dans le cadre de commissions ad hoc qui seront mises en place», a-t-il indiqué dans ce sens. Il a ajouté qu'il compte bien gagner les prochaines élections et que, à cet effet, il fait assurer la stabilité du parti et sa cohésion, rassembler tous ses cadres et les mobiliser autour du même objectif: la victoire. Car, a-t-il assuré, «seule la stabilité du parti et son unité lui permettront de remporter les élections». Par ailleurs, réagissant aux supputations selon lesquelles, des changements sont prévus dans le BP du parti et que les nouvelles mouhafadhas créées par Saâdani seront dissoutes, Djamel Ould Abbès a complètement infirmé ces deux informations en déclarant qu'il a lui-même été avec cette idée et que, concernant le BP, il n'a aucune raison de le changer.