Visiblement, le nouveau secrétaire général du FLN et les redresseurs ne sont pas près de composer en bonne intelligence. Abderrahmane Belayat, chef de file des contestataires du congrès du parti de 2013, et donc, des structures qui en ont émané et des hommes qui les composent, refuse de se laisser convaincre, encore moins intimider par Djamel Ould Abbes. "Médecin qu'il est, Djamel Ould Abbes se trompe de diagnostic", réplique-t-il, en effet, aux déclarations du SG du parti qui l'accusait d'"ambitions démesurées", mardi, en marge d'une session plénière au Conseil de la nation. "Je n'ai ni ambition dans le sens qu'il insinue, encore moins démesurée", a précisé le chef de file des redresseurs FLN, joint, hier, par téléphone. Abderrahmane Belayat qui était, au même moment, en réunion avec les membres de la direction des redresseurs, ne comprend pas, aussi, comment Djamel Ould Abbes ose les inviter, au lendemain de son intronisation à la tête du FLN, à se rapprocher des kasmas et autres structures du parti s'ils veulent à nouveau militer. "Personne ne nous a jamais empêchés de nous rapprocher des kasmas pour que nous le fassions aujourd'hui. C'est nous-mêmes qui refusions d'y aller parce qu'il s'agissait de structures qui recevaient des directives d'une direction illégitime. Et nous ne pouvions pas cautionner des directives qui provenaient de Saâdani, et aujourd'hui encore de sa suite", a-t-il expliqué. Ainsi, pour Abderrahmane Belayat, "avec le départ de Saâdani, nous avons évacué l'infection, et il nous reste maintenant à nettoyer la plaie et la cicatriser". Notre interlocuteur se veut plus clair et choisit plutôt des termes scientifiques pour faire la réplique à Ould Abbes : "Nous avons éliminé la source du mal, et il ne faut pas que le germe subsiste. Parce que, de toutes les manières, nous allons nettoyer la plaie. Et si Ould Abbes le veut bien, nous allons le faire ensemble. Je dirai même qu'il doit le faire avec nous, il n'a pas le choix." Abderrahmane Belayat ajoute que, de toutes les façons, "nous nous sommes armés de patience et de vigilance, et qu'il est de notre devoir de remettre le FLN dans le droit chemin". Le message est clair, mais le chef de file des redresseurs FLN se veut, encore une fois, plus explicite : "Les organes illégitimes n'ont plus lieu d'être. C'est comme le changement de monnaie, l'ancienne n'a plus cours dès lors que le changement est effectué." Et comme pour mettre en garde le successeur d'Amar Saâdani, notre interlocuteur lui rappelle qu'il y a des échéances électorales qui pointent à l'horizon. "Les élections législatives, puis les communales arrivent, et Djamel Ould Abbes doit comprendre que sans nous, l'échec est assuré. Si nous faisons les choses ensemble, nous gagnerons ensemble, et le président de la République constatera qu'il a une majorité solide. Si jamais on veut nous contourner, ce sera un acte nuisible pour le président du parti." Enfin, Abderrahmane Belayat dit ne pas vouloir paraître menaçant, mais invite le nouveau SG du FLN "à méditer le sort de Saâdani dans l'intérêt du parti". Mehdi Mehenni