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Donald Trump reviendra vers le tout-fossile
Mohamed Saïd Beghoul, expert pétrolier, s'exprime sur la politique énergétique américaine
Publié dans Liberté le 16 - 11 - 2016

Mohamed Saïd Beghoul, expert pétrolier, estime, dans cet entretien, qu'un repli des prix de l'or noir semble être la direction probable du marché au vu de l'ambitieux programme de production d'énergies fossiles que Donald Trump compte réaliser.
Liberté : Pouvez-vous nous décrire ce à quoi devrait ressembler l'industrie de l'énergie sous l'ère Trump ? Va-t-il relancer, par exemple, les gaz de schiste ?
Mohamed Saïd Beghoul : Avant même la campagne électorale, on savait que les Républicains ont toujours été pro-domestiques en matière d'énergie. L'indépendance énergétique durable par l'exploitation de toutes les formes de richesses du sous-sol américain, dont le gaz de schiste, est l'une des priorités de Donald Trump qui n'a pas cessé de répéter durant sa campagne électorale qu'il va développer les infrastructures et les capacités de production, rabaisser les taxes et encourager l'exploitation des énergies fossiles dont les hydrocarbures non conventionnels (pétrole et gaz de schiste) pour lesquels il a accordé un intérêt assez particulier. Mais, cela ne peut qu'augmenter la production, réduire les prix et notamment ceux du gaz avec la réhabilitation du charbon, quelque peu mis de côté par Barack Obama suite à l'avènement du gaz de schiste et la lutte contre le réchauffement climatique pour lequel Trump n'est pas chaud et qu'il qualifie d'ailleurs de "canular". Visiblement, Trump va permettre aux producteurs américains de grossir les réserves nationales, satisfaire les besoins internes, limiter les importations et pourquoi pas engranger des recettes supplémentaires par l'exportation de l'excédent vers les marchés internationaux où le baril est plus cher que sur le marché local. Mais, cela n'est profitable que si l'écart de prix entre le brent et le WTI américain est important. Le brent sert de brut de référence au niveau mondial. Son prix détermine celui de 60% des pétroles extraits dans le monde. Les deux autres références concernant le cours du pétrole sont le West Texas Intermediate et le Dubaï Crude. En plus, les Républicains étaient contre la levée de l'interdiction des exportations du pétrole américain, décidée en 1973, suite au premier choc pétrolier et au début du déclin de la production nationale. Malgré la levée de cette interdiction en décembre 2015, l'administration Obama n'a autorisé que des exportations de faibles quantités d'hydrocarbures légers (condensat) et cela n'a généré aucun intérêt national, car ce que les Américains exportent sous Obama (quelque 450 000 b/j) est largement compensé par l'importation de 7 à 8 millions b/j. En gros, en matière d'énergie, Donald Trump a une politique opposée à celle de Barack Obama. Ce dernier voulait que les Etats-Unis investissent dans les énergies renouvelables plutôt que de s'appuyer toujours sur les énergies fossiles.
Le marché pétrolier ne sait toujours pas quelle direction prendre. Cela va-t-il changer, selon vous, sous Donald Trump ?
Les discours politiques pendant les campagnes électorales peuvent influer sur les prix, mais sans grands changements. À chaque fois qu'un nouveau président est élu aux Etats-Unis, les prix du baril chutent jusqu'à 20-30%. L'élection de Bill Clinton en 1992 a vu les prix chuter de 45 à 35 dollars, ils ont baissé de 34 à 25 dollars à l'élection de Georges Bush en 2000 et de 52 à 40 dollars à l'élection de Barack Obama en 2008. L'élection de Donald Trump coïncide avec une détérioration des prix déjà amorcée depuis la réunion avortée entre l'Opep et certains pays non-Opep, dont la Russie, le 29 octobre dernier à Vienne. Et, le phénomène semble se reproduire puisque les prix ont accentué leur baisse, au lendemain de l'élection de Donald Trump, à 43 dollars (WTI), le plus bas niveau depuis la réunion d'Alger. Cependant, ces chutes de courte durée répondent à des discours électoraux et finissent par récupérer leurs pertes le jour de la prise de fonction du nouveau président.
La vraie direction que prendra le marché sous Donald Trump sera connue un peu plus tard et répondra aux actions concrètes qui seront entreprises par le nouveau gouvernement tant sur le plan interne que sur le plan externe. Il y a deux facteurs dont va dépendre le marché pétrolier. Sur le plan interne, la réhabilitation des énergies fossiles dont le non conventionnel pourrait contribuer à alimenter l'offre excédentaire et faire replier les prix si la demande reste faible. Sur le plan externe, si Trump va remuer les cendres avec l'Iran et arrive à remettre en cause la levée des sanctions, les prix vont inévitablement augmenter, mais cela resterait sans beaucoup d'effets puisque l'accord sur le nucléaire iranien engage aussi, en plus des Etats-Unis, les cinq autres puissances (Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), et le maximum que Trump puisse faire, c'est de fragiliser cet accord en se retirant. Le nouveau chef de la Maison-Blanche a visiblement beaucoup plus de marges de manœuvre sur le plan interne que sur celui externe. Un repli des prix semble être la direction probable du marché au vu de l'ambitieux programme de production d'énergies fossiles qu'il compte réaliser.

Le 45e président des Etats-Unis a notamment annoncé, pendant la campagne électorale, qu'il annulerait la participation des Etats-Unis au traité international sur le réchauffement climatique conclu à Paris ?
Le fera-t-il, selon-vous ?
Le nouveau président américain a, en effet, annoncé lors de sa campagne électorale que s'il est élu, il remettra en cause l'engagement de son pays dans le processus du réchauffement climatique en annulant l'accord de la COP21 de Paris. Seulement, cet accord a été déjà ratifié par Barack Obama et vient de prendre effet le 4 novembre 2016, soit 4 jours avant l'élection de Donald Trump. Même si les Républicains contrôlent toujours le sénat, Trump ne pourrait démanteler cet accord, signé par 195 pays, et ne pourrait en retirer son pays qu'après au moins trois ans suivant son entrée en vigueur auxquelles s'ajoute une année pour que le retrait soit effectif. Théoriquement, d'ici au 4 novembre 2020, soit tout au long de son mandat, Trump pourrait seulement se limiter à ne pas honorer les engagements du président sortant en annulant, par exemple, tous les financements des projets de lutte contre le réchauffement climatique, du fait que l'accord ne prévoit aucune sanction à l'encontre des signataires réfractaires. Toutefois, Trump semble exploiter une brèche. Il sait très bien que la ratification de cet accord par Obama a été faite via un "executive agreement" et non via le Sénat à majorité républicaine et, de ce fait, il conteste sa légitimité. Dans ce cas, la Cour suprême pourrait se prononcer et déclarer nulle la ratification par Obama, et là, Trump peut effectivement sortir son pays de cet accord sans attendre. Une affaire à suivre.
Entretien réalisé par : Youcef Salami


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