Le départ inattendu d'Amar Saâdani de la tête du FLN, le 22 octobre dernier, et la désignation de Djamel Ould Abbes à sa place, augure-t-il d'une nouvelle ère pour l'ex-parti unique ? À entendre, hier, l'intervention de Mohamed Djemaï, chef du groupe parlementaire du FLN, qui devait exprimer la position de son parti vis-à-vis du PLF 2017, l'on comprend que rien ne va plus au sein du parti et que des tiraillements continuaient à agiter ses structures. Indépendamment de ceux qui ont choisi depuis le congrès de 2013 de s'opposer au SG, d'autres, qui ont fait leur apparition avec le trublion Saâdani, risquent de se retrouver éjectés des structures du parti. Mohamed Djemaï, le dernier des députés à intervenir hier, ne s'est pas intéressé au projet de la loi de finances 2017, objet du débat parlementaire. Il a choisi de s'illustrer dans un dithyrambe, louant les réalisations du chef de l'Etat. Venu au FLN en tant que député indépendant mais surtout en tant qu'industriel, Mohamed Djemaï s'est vite imposé ou coopté comme chef du groupe parlementaire du parti majoritaire à la chambre basse du Parlement. Son intervention devant ses pairs à l'Assemblée n'a pas laissé indifférents certains députés, à l'exemple de cette députée d'un parti de l'opposition qui a estimé que Djemaï fait un appel du pied aux décideurs pour qu'ils ne prononcent pas sa disgrâce dans le sillage de la chute de Saâdani. Les rappels du nouveau SG du FLN, Djamel Ould Abbes, de ce que "la chkara" n'a plus de mise au parti, ont de quoi inquiéter, en effet, "les patrons" promus dans les structures et aux postes de responsabilité. C'est, du moins, le sentiment que certains députés ont eu à entendre Djemaï encenser plus que de raison le chef de l'Etat. Le même commentaire a égalemen été fait par des députés de la même chapelle partisane que Djemaï, même s'ils ne récusent pas le contenu du texte. C'est le cas de ce député FLN, ayant requis l'anonymat, qui a soutenu que le texte lu par M. Djemaï a été, d'abord, rédigé par tous les députés et que le chef du groupe n'a jamais fait face à une quelconque tentative de déstabilisation. Après ce brin de démagogie, notre interlocuteur s'est enfin libéré pour fournir quelques croustillantes analyses et informations. Il nous apprend qu'"Ould Abbes est venu justement pour recadrer le FLN comme le veut le Président". Plus explicite, il a soutenu qu'Amar Saâdani a mis le doigt dans l'engrenage le jour où il a commencé à n'en faire qu'à sa tête. Ce qui explique que la fin de mission pour Saâdani a été rendue possible et surtout prompte par son excès d'assurance. Le député a ajouté que "le FLN se dirige vers une nouvelle reconfiguration" où "les détenteurs d'argent et autres fortunés" venus "avec Belkhadem et Saâdani seront, tout au moins, remplacés par d'autres moins connus du grand public". M. Mouloudj