Après l'avoir interpellé, Louisa Hanoune fait endosser la responsabilité de la situation actuelle du pays au président de la République qui n'a pas, selon elle, respecté ses engagements. Pire, il les a reniés en changeant de cap avec ses nouvelles orientations économiques. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a indiqué, hier, que le président de la République est responsable devant la nation sur cette nouvelle orientation socioéconomique qui menace la stabilité du pays. "Il faut que le président de la République fasse une deuxième lecture de la loi de finances de 2017 et le projet de loi sur la retraite pour rééquilibrer cette nouvelle orientation", a déclaré Louisa Hanoune dans un meeting qu'elle a animé, hier, à Blida. "Nous ne sommes pas en campagne électorale, nous sommes dans une campagne de sensibilisation contre les menaces qui visent la stabilité du pays", a-t-elle lancé avant de revenir sur les promesses du président de la République qui, selon elle, a fait une révision de la loi sur les hydrocarbures en 2005 en faisant venir Chakib Khelil, et c'est le président de la République qui a opté pour une nouvelle orientation économique en 2009-2010. "Un Etat est fort lorsqu'il fait face au danger dans les moments difficiles et non dans une période d'aisance financière", a-t-elle souligné, tout en critiquant la dernière réunion gouvernement-wali. Selon elle, "c'est une dissolution des missions de l'Etat". Louisa Hanoune a estimé que la nouvelle mission des walis et des P/APC, qui se limite à faire rentrer de l'argent, n'est qu'une opération qui avantage le patronat. "Le privé peut entrer en partenariat dans les hôpitaux ou dans les entreprises publiques. C'est une nouvelle prédation qui s'annonce", lance Louisa Hanoune. En évoquant la loi de finances 2017, Louisa Hanoune estime qu'"elle est une déclaration de guerre contre les citoyens" et que le pouvoir d'achat des citoyens a été déjà laminé par les mesures de la loi de finance de 2016, pour qu'il soit étranglé par cette de LF 2017 qui vise l'augmentation de diverses taxes. Des taxes sur le foncier, la location, le carburant, la TVA et des restrictions drastiques dans les transferts sociaux. "Ce qui signifie pour les travailleurs et leur familles qu'il n'y aura ni augmentation de revenus ni création d'emploi, et pour le pays, ni production de richesse ni croissance", a lancé Louisa Hanoune, en ajoutant que "50 000 projets d'utilité publique ont été annulés ou gelés". Devant cet état de fait, Louisa Hanoune met en garde contre une violence comme en Grèce. Selon elle, même la Banque mondiale a relevé dans son rapport qu'en Algérie, les travailleurs paient plus d'impôts que le patronat. "90% des travailleurs du secteur privé ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale", souligne-t-elle, en s'interrogeant sur les responsables de la faillite, s'il y a faillite, de la Caisse nationale des retraites. Tout en dénonçant les exonérations et autres privilèges accordés aux patrons. K. Fawzi