L'intersyndicale compte sur la mobilisation des fonctionnaires pour l'aboutissement de son combat contre la suppression du projet de loi sur la retraite. Les douze syndicats autonomes de la Fonction publique, représentant notamment les secteurs de l'éducation, de l'administration, de l'enseignement supérieur, de la santé (médecins et vétérinaires), de la formation professionnelle ou encore de Sonelgaz, ont, chacun de son côté, déposé un préavis de grève pour les 21, 22 et 23 novembre renouvelable les 27, 28 et 29 du même mois, en invitant leurs adhérents à répondre massivement au mot d'ordre de protestation contre le projet de loi portant sur la retraite. Ainsi, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), qui rappelle dans son préavis de grève les mêmes revendications exprimées par l'intersyndicale, fait siens les slogans tels que "non à la fermeture des portes du dialogue", "non aux atteintes aux libertés syndicales et le droit de grève" et "pour la participation des syndicats autonomes à l'élaboration du projet de code du travail", qui doivent être scandés ou brandis lors des trois jours de grève. Le syndicat prévoit des rassemblements dans les wilayas et un rassemblement national le 27 novembre devant le siège de l'APN. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) explique, pour sa part, les raisons l'ayant amené à adhérer à la grève par, notamment, le refus de dialogue du gouvernement. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) confirme également son adhésion à la grève de l'intersyndicale et appelle l'ensemble des travailleurs à rester mobilisés et à participer aux rassemblements locaux, régionaux et nationaux programmés par le front syndical. Dans son deuxième appel à la mobilisation, le CLA considère que "seules la lutte et la mobilisation sont à même de faire reculer le gouvernement et imposer une politique au profit du peuple". Par ailleurs, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a appelé les travailleurs à se mobiliser pour une paralysie totale des différents secteurs, déclarant que "les secteurs ne connaîtront pas de repos et de quiétude tant que le gouvernement ne renonce pas au projet de loi relatif à la retraite". Il a, en outre, rendu destinataire le ministère de l'Education nationale d'un préavis pour les six jours de grève où il rappelle les trois principales revendications de l'intersyndicale, à savoir le retrait du projet de loi portant sur la retraite, la participation à l'élaboration du nouveau code du travail et la protection du pouvoir d'achat de tous les travailleurs. À la veille de son mouvement de protestation, l'intersyndicale a aussi tenu à répondre au ministre du Travail, selon lequel "il n'existe aucun article dans la Constitution qui oblige son département ministériel à associer les syndicats autonomes à l'enrichissement de la loi sur la retraite avant sa présentation devant le parlement". Le coordinateur national du Snapest, Meziane Mériane, se demande pourquoi les syndicats autonomes sont diabolisés. "Est-ce qu'il existe un article qui nous interdit de contribuer au dialogue ? En 2011, nous avons bien été reçus par la présidence de la République, avec la commission Bensalah, et nous avons apporté notre humble contribution aux côtés politique et économique. Pourquoi cette diabolisation maintenant ?" Pour lui, "c'est en fonction des conjonctures. À l'époque, il y avait ce soi-disant Printemps arabe, donc nous avons ouvert et discuté avec tout le monde, mais passé le danger, nous sommes une autre fois diabolisés". Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Mohamed El-Ghazi, a affirmé, samedi dernier, que les portes du dialogue restaient ouvertes devant le partenaire social pour lui présenter les explications nécessaires sur le projet de loi sur la retraite et les préoccupations de l'action syndicale. Mais concernant l'appel des syndicats autonomes pour les associer à l'enrichissement du texte avant de le présenter devant le Parlement, El-Ghazi a fait remarquer que cela n'était pas énoncé par la loi, soulignant l'existence de 65 syndicats de travailleurs inscrits. AMAR R.