L'intersyndicale se veut plus convaincante pour faire barrage au projet d'amendement du code du travail portant notamment suppression de la retraite anticipée. Après la démonstration de force menée par treize syndicats autonomes, en observant une grève cyclique de deux jours par semaine au mois d'octobre dernier, les syndicats de plusieurs secteurs de la Fonction publique ont décidé d'accélérer la cadence de leurs actions. Des grèves cycliques de trois jours par semaine seront menées à partir du 21 novembre, a décidé l'intersyndicale à l'issue de la réunion d'hier des représentants des syndicats autonomes des secteurs de la Fonction publique ayant participé au débrayage du mois dernier. Ainsi, l'intersyndicale appelle à une mobilisation contre la réforme de la retraite en adhérant au mot d'ordre de grève dans tous les secteurs les 21, 22 et 23 novembre pour la première semaine, puis les 27, 28 et 29 du même mois pour la deuxième semaine. Le mot d'ordre est également donné pour des rassemblements devant le siège de chaque wilaya. Selon le communiqué diffusé à la fin de la rencontre d'hier, tenue à Alger, des rassemblements régionaux seront organisés le 21 novembre à Laghouat, Sétif, Oran et Boumerdès, suivis d'un rassemblement général le 27 du même mois devant le siège du Parlement, à Alger. Les syndicats ont relevé le «silence méprisant» du gouvernement face à la grogne des travailleurs «qui s'expriment sur l'atteinte aux acquis chèrement payés et aux droits fondamentaux d'exercer une activité syndicale», explique le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Le syndicaliste constate avec amertume que «même les intentions de façade d'ouvrir un semblant de dialogue par des représentants de la Chambre basse du Parlement à travers les groupes parlementaires et commissions sans aucun pouvoir législatif ou exécutif ont cessé pour renforcer notre conviction que les décideurs ne veulent pas communiquer ou trouver une issue à l'impasse dans laquelle le pays est plongé.» L'intersyndicale dénonce le recours à la justice, à la menace ou à la répression administrative à travers les réquisitions d'effectifs «pour étouffer l'activité syndicale». Les syndicats protestent contre le projet d'amendement du code du travail annoncé à l'issue de la dernière tripartite tenue au début de l'été dernier. Le texte prévoit la réforme de la retraite en supprimant la possibilité de départ en retraite sans condition d'âge après 32 ans de service. Le gouvernement, dont les membres n'ont répondu à aucun appel au dialogue, justifie ces mesures par «le souci de préserver l'équilibre financier des caisses de retraite». Les syndicats qui rejettent ces arguments réclament également d'être associés à l'élaboration du nouveau code du travail, ainsi que des mécanismes de protection du pouvoir d'achat des travailleurs dans le cadre de la loi de finances 2017.