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"Algérie Télécom appartient à l'Etat, non aux syndicalistes !" ali kahlane, président de l'Association des opérateurs de télécoms alternatifs, à "Liberté"
Ali Kahlane, président de l'Association des opérateurs de télécoms alternatifs (Aota) et ancien président de l'Association algérienne des fournisseurs des services Internet (Aafsi), revient dans cet entretien sur la probable ouverture au privé du marché de la téléphonie fixe et l'ADSL et sur la levée de boucliers des syndicalistes contre la fin programmée du monopole d'Algérie Télécom. Liberté : Pensez-vous que la levée du monopole d'AT soit une bonne chose pour le secteur des télécommunications ? Ali Kahlane : Tout d'abord, je tiens à souligner une chose importante : Algérie Télécom ne détient plus le monopole sur le fixe depuis la mise en place de la loi 2000-03, fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications. Cela d'une part et, de l'autre, il me paraît utile de souligner que l'application de cette loi a été entravée, pour ne pas dire sciemment bloquée. Par qui et comment ? Par les responsables d'AT de l'époque. Ils ont tout fait pour que cette entreprise ne soit jamais concurrencée. Avant qu'elle ne devienne une entreprise commerciale (SPA), elle fonctionnait comme une gigantesque administration. L'opérateur Lacom, à l'époque, a été cassé par AT. Un simple exemple suffit, quand la défunte Lacom sortait une promotion, Algérie Télécom offrait gracieusement des combinés WLL et des minutes gratuites. Cela s'appelle du dumping commercial. À vous croire, AT a été de tout temps hostile au changement ? Oui, c'est une question de mentalité. Mais cette entreprise ainsi que ses travailleurs et surtout les syndicalistes oublient une chose capitale : Algérie Télécom ainsi que ses installations et son infrastructure appartiennent à l'Etat et au peuple algérien. Elle n'est la propriété de personne, si ce n'est de l'Etat algérien. Mohamed Tchoulak, SG de la Fédération de la poste et des technologies de l'information (UGTA) menace d'une grève générale à AT, si le code des télécoms est adopté. Qu'en pensez-vous ? Ce syndicaliste est dans sa logique et je n'ai pas à la commenter. Cependant, il me paraît plus qu'évident que cette attitude est contre-productive. Comme je l'ai déjà indiqué, Algérie Télécom est une entreprise qui appartient à l'Etat et s'il décide d'ouvrir le secteur à la concurrence, AT et ses employés devront s'y soumettre. L'Etat doit veiller au grain et songer à l'intérêt des abonnés. Les syndicalistes arguent que les opérateurs privés viendraient "profiter" des structures d'AT. Qu'en pensez-vous ? Absolument pas. Tout opérateur concurrent va louer l'infrastructure et les technologies d'Algérie Télécom. C'est une condition sine qua non. Aucun opérateur ne peut venir avec sa propre infrastructure de réseau. Cet argument est faux. Chacun prouvera ses compétences. Et le rôle de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) dans tout cela ? Il est primordial. C'est le gendarme des télécommunications et il devra garantir cette concurrence loyale et surtout défendre l'intérêt des abonnés. Néanmoins, en l'état actuel des choses, cette autorité n'a d'autorité que le nom. Avez-vous déjà vu un arbitre qui ne sort jamais de carton jaune ? L'ARPT, si ! Avec tous les dépassements des opérateurs mobiles, pas le moindre avertissement verbal.