Dans leur déclaration, les auteurs vont encore plus loin en évoquant "d'autres raisons aussi graves" sur lesquelles ils n'ont pas jugé utile de s'étaler, mais qui feront du départ immédiat du mouhafedh "du bien pour le parti". Alors qu'au niveau de sa direction nationale, le FLN commence à connaître un semblant de stabilité depuis l'arrivée du nouveau secrétaire général, Djamel Ould Abbes, qui, l'approche des législatives oblige, ne cesse d'appeler à l'apaisement et au resserrement des rangs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'ex-parti unique vient plutôt de renouer avec les tiraillements internes entre différents clans qui se disputent depuis de longues années la direction locale du parti. En effet, une nouvelle guéguerre vient d'éclater au grand jour au sein de ce parti avec la montée au front des opposants à l'actuel Mouhafedh, Saïd Lakhdari, pour exiger, en employant un discours des plus acerbes, son départ immédiat et inconditionnel de son poste de premier responsable du FLN à Tizi Ouzou pour avoir, accusent-ils, "mené le parti à la dérive". "Nous, militants cadres du FLN de Tizi Ouzou et chefs de kasma, exigeons le départ inconditionnel du mouhafedh de Tizi Ouzou, en l'occurrence Lakhdari Saïd, pour avoir mené notre parti à la dérive", lit-on dans une déclaration signée par Rabah Anane, président de la commission enseignement, communication et formation. Au mouhafedh de Tizi Ouzou et néanmoins vice-président à l'APN, ses détracteurs reprochent notamment de "n'avoir rien apporté au parti, depuis son installation en qualité de mouhafedh, si ce n'est de semer la division dans les rangs des militants et des cadres". Selon les rédacteurs de la déclaration, ce premier responsable du FLN à Tizi Ouzou s'est même permis, à maintes reprises,"de bafouer les valeurs et les constantes du parti ainsi que le règlement intérieur, refusant catégoriquement l'adhésion de nouveaux militants et surtout des cadres, de peur qu'ils ne lui fassent de l'ombre". Pour charger encore plus lourdement ce mouhafedh qui règne sur le FLN à Tizi Ouzou depuis plus de dix ans, ses opposants l'accusent également de "n'avoir pas hésité à privilégier le copinage, le clientélisme et surtout la médiocrité au détriment des compétences". Une attitude qui n'a pas manqué, ont-ils souligné, de déteindre sur la mouhafadha de Tizi Ouzou qui s'est retrouvée par la même occasion, ont-ils noté, "affaiblie et reléguée à la dernière position à l'échelle nationale sur le plan organique". Dans leur déclaration, les auteurs vont encore plus loin en évoquant "d'autres raisons aussi graves" sur lesquelles ils n'ont pas jugé utile de s'étaler mais qui feront du départ immédiat du mouhafedh "du bien pour le parti". En tout cas, ce départ, les rédacteurs de la déclaration ne comptent pas se contenter de l'exiger d'une manière pacifique puisque, est-il mentionné dans ledit document, ils prévoient de passer à l'action, aujourd'hui, samedi, en procédant à "l'occupation de la mouhafadha par tous les militants ce samedi 26 novembre à 8h30". Ce nouvel affrontement auquel se livrent les clans du FLN au niveau local, ne constitue, à vrai dire, qu'un épisode parmi tant d'autres dans le long feuilleton qui a débuté au sein de la direction du FLN à Tizi Ouzou, au lendemain de l'installation de ce membre de l'Assemblée nationale à sa tête à la veille de l'élection présidentielle de 2004. Depuis, les vieux démons se réveillent à l'approche de chaque élection, et surtout les législatives. À chaque fois, un calme, souvent précaire, n'est obtenu qu'après l'intervention de responsables nationaux du parti, et ce, au détriment des opposants du mouhafedh, lequel bénéficie à chaque fois du soutien et de la confiance de la direction nationale de son parti. Samir LESLOUS