Politiquement la méthode Coué est plus difficile à appliquer, parce qu'il y a eu quelques omissions du côté d'Ouyahia et de ses collègues de l'Exécutif. La presse a eu droit hier, une fois n'est pas coutume, à la primeur de la déclaration de politique générale du chef du gouvernement. En attendant d'en convaincre donc les parlementaires en avril, Ouyahia a prescrit aux algériens un remède rare et coûteux : l'espoir. L'espoir est enfin permis, une situation financière confortable pour les cinq ans à venir et de grandioses réalisations. Le chef du gouvernement n'explique pas les détails de la recette du miracle, mais maintenant que l'espoir est permis, on le croit sur parole. Comme on adhère sans réserve aux nouvelles statistiques du chômage en chute libre et aux logements qui poussent en multiples colonies. En l'occurrence, il n'y a pas d'autre choix à se persuader que les investissements publics et privés allaient enfin démarrer et prendre de la vitesse rapidement. Politiquement la méthode Coué est plus difficile à appliquer, parce qu'il y a eu quelques omissions du côté d'Ouyahia et de ses collègues de l'Exécutif. Les résultats des élections de 2002 en Kabylie étaient connus de tout le monde. Pourtant, ils ont été déclarés valides, et ceux que l'on appelle aujourd'hui les “indus élus” avaient été officiellement remerciés pour leur détermination à barrer la route aux agitateurs. Pas le moindre regret ou doute dans le discours officiel depuis. Mieux, il s'agit aujourd'hui d'appliquer la loi et de dissoudre les Assemblées locales si les élus refusent de se retirer, affirme le chef du gouvernement. Certes. Pourquoi trois ans plus tard ? Interrogation à la limite de la rhétorique, la réponse étant une banalité. L'amnistie n'était pas au programme du premier mandat présidentiel. Les algériens ne demandent qu'à espérer, mais le langage faussement provocateur d'Ouyahia ne suffit plus car le cas de la Kabylie prouve que l'Exécutif peut très bien s'accommoder de situation contraire à la morale politique et à la loi. Et rien n'a changé ou si peu depuis ces évènements. Malgré cela, il nous est demandé un effort d'optimisme, même si certains ministres se chargent de démolir notre moral et celui des éventuels investisseurs étrangers. Mais le peuple dont parle beaucoup Ouyahia, lui, doit avoir l'espoir parce que cette fois, c'est la bonne. Comme on dit dans le peuple, justement, si cela ne nous guérit pas, cela ne nous tuera pas. Espérons donc ! G. K.