L'enjeu des tractations au sein des pays membres de l'Opep est une remontée des cours du pétrole à 55-60 dollars dès décembre 2016 et une chute des prix à 35-40 dollars le baril, en cas d'échec à l'issue de la réunion ministérielle de l'Opep prévue demain mercredi 30 novembre à Vienne. À plus de 24 heures de la rencontre de Vienne, l'Opep n'est pas encore parvenue à un parfait consensus sur la répartition des quotas. Sur ce point, des divergences sont apparues avec l'Iran, l'Irak. La Russie, elle, est favorable à un gel et non à une baisse de sa production. Mais l'Algérie ne désespère pas. Ses efforts pour parvenir à un bon accord de limitation de la production de l'Opep et un alignement des non-Opep à l'accord de Vienne continuent. En effet, les consultations du ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, se poursuivent. Il était hier à Moscou pour rencontrer le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, accompagné de son homologue vénézuélien, Eulogio Del Pino, pour convaincre ce pays de se joindre aux efforts de l'Opep en vue de stabiliser les marchés pétroliers. Plus précisément, il sera question d'approuver la proposition algérienne retenue par l'Opep de limiter la production de l'organisation à 1,1 million de barils/jour et ceux des non-Opep à 600 000 barils/jour. Une mission difficile. Car la Russie campe sur sa position. Pis encore, l'Arabie saoudite, selon Reuters, est sceptique sur la volonté de la Russie de baisser sa production. Moscou constitue, cependant, une étape importante sur la voie de la conclusion d'un bon accord à Vienne. Car si les non-Opep baissent leur production à la suite des pays membres de Opep, l'impact sur les prix sera beaucoup plus important. Il faut savoir que la Russie est le chef de file des pays non-Opep. L'Azerbaïdjan et le Kazakhstan imiteront la Russie. La position de cette dernière influera dans un sens ou dans l'autre sur l'issue de la réunion de Vienne. Les marchés, actuellement très attentifs à l'évolution de ses tractations à la veille de la rencontre des ministres de l'Opep, seront très regardants à la fois sur l'implication ou non des non-Opep dans l'accord de Vienne, mais aussi sur le volume de la baisse de production de l'Opep décidé le 30 novembre prochain. Le baril de brent de mer du bord était coté hier dans l'après-midi à 48,26 dollars. L'enjeu des consultations du ministre de l'Energie est de taille : les prix du pétrole pourraient remonter à 55 dollars, voire 60 dollars, dès décembre 2016 en cas de bon accord de baisse de production trouvé à Vienne. En cas d'échec le 30 novembre, les prix du pétrole pourraient chuter jusqu'à atteindre la fourchette des 35-40 dollars. Ce qui n'arrange ni les pays Opep ni les producteurs non-Opep. Tous souffrent de cette baisse importante des cours du brut. L'objectif de l'Opep est de stabiliser les cours du pétrole entre 50 et 55 dollars. À noter que le ministre de l'Energie s'était rendu samedi dernier à Téhéran. Il a rencontré le ministre iranien, M. Zanganeh. Si ce pays soutient les efforts de l'Algérie en vue de parvenir à un bon accord à Vienne, il n'a pas exprimé sa position sur la proposition algérienne, préférant l'exposer lors de la réunion ministérielle à Vienne. Il n'était jusque-là pas favorable à une baisse de son quota relevé à 3,92 million de barils/jour et ramené dans le cadre de la proposition algérienne à 3,79 million de barils, soit 90 000 barils/jour de plus que sa production d'octobre, selon des sources au sein de l'Opep citées par Reuters. Enfin, le ministre de l'Energie doit rencontrer aujourd'hui à Vienne les ministres irakien, saoudien et qatari. Au cours de ces consultations, le cas de l'Irak, principal point d'achoppement, doit être traité, voire réglé. L'Irak demande à être exempté de l'accord de baisse de production en raison de la situation exceptionnelle régnant dans ce pays. On verra ainsi plus clair à l'issue de ces rencontres. L'Opep sera-t-elle proche d'un consensus à quelques heures de l'ouverture de la réunion ministérielle de Vienne ? L'Algérie parviendra-t-elle à sauver l'accord d'Alger qui prévoit un plafond de production de l'organisation entre 32,5 et 33 millions de barils/jour, contre une production effective de 33,64 millions de barils/jour en octobre dernier ? K. Remouche