En raison de cette position, le baril de brent de la mer du Nord, la référence pour l'Algérie, a perdu près de trois dollars. à trois jours de la réunion des ministres de l'Opep où un accord sur la limitation de la production de l'Organisation pour faire remonter les cours du pétrole devra être trouvé, des divergences au sein de l'Opep sont apparues au grand jour risquant de conduire à un échec, le 30 novembre. Après les réserves de l'Iran et de l'Irak, l'Arabie saoudite, jusque-là, acteur principal du consensus sur une stabilisation des cours du brut, a affiché vendredi dernier - fait étonnant - son désaccord avec la démarche de l'Organisation. En effet, l'Arabie saoudite a annoncé avoir informé les autres membres de l'Opep qu'elle ne participerait pas à des discussions préliminaires demain à Vienne avec des pays extérieurs à l'Opep, selon des sources proches de l'Organisation, citées par Reuters. "Il y a une lettre officielle de l'Arabie saoudite qui explique qu'elle ne participera pas à la réunion parce que les ministres de l'Opep doivent d'abord se mettre d'accord sur une réduction de la production et ensuite présenter l'accord aux pays non-Opep", ajoutent les mêmes sources. Les marchés ont réagi rapidement à ce désaccord. Le baril de Brent de la mer du Nord a perdu près de trois dollars en 48 heures : 49, 50 dollars mercredi, 47,09 vendredi dernier. À cela s'ajoutent, rappelons-le, les écueils des positions de l'Iran et de l'Irak. Ces deux pays ne sont pas favorables à la proposition algérienne, qui sera présentée le 30 novembre à Vienne, à savoir une réduction de production de la plupart des pays de l'organisation de 4 à 4,5%, ce qui équivaut à une réduction de 1,2 million de barils/jour. L'Iran n'a pas accepté que son quota relevé à 3,92 millions de barils/jour soit ramené à 3,79 millions de barils/jour. L'Irak, lui, veut être exempté, à l'instar de la Libye et du Nigeria, en raison de la situation exceptionnelle qu'il vit. Autre difficulté : la Russie. L'Opep souhaite que les pays non-Opep participent à cet effort en réduisant leur production. Ils ont demandé à ce qu'ils réduisent leur production de 500 000 barils/jour. Or, la Russie est favorable à un gel et non à une baisse de production. Selon ce pays, le gel correspond à une baisse de 200 000 barils/jour par rapport à ses projections de hausse de sa production. La réunion Opep-non-Opep prévue demain à Vienne est destinée à obtenir leur accord pour qu'ils joignent leurs efforts à ceux de l'Opep. Ainsi, l'Arabie saoudite qui a soutenu l'accord de l'Opep et qui a joué un rôle déterminant dans la conclusion de l'accord d'Alger, semble mécontente de la position de l'Iran et de la Russie. Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, qui a réussi à rapprocher l'Arabie saoudite et l'Iran, était hier à Téhéran pour convaincre ce pays de soutenir la proposition d'Alger, du moins trouver une solution à ses réserves. Du traitement des cas de l'Iran et de l'Irak dépendra, rappelons-le, l'issue de la réunion de Vienne. Mais il faudra que l'Arabie saoudite sente que le sacrifice est partagé, même de façon mineure, par les autres pays de l'Opep hors monarchies du Golfe pour qu'elle mette tout son poids dans la balance. On sera ainsi plus avisé sur les chances de succès de la réunion de Vienne demain. K. Remouche