Pour l'ancien ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, "il faut changer l'environnement des affaires, en tenant compte de la stabilité sociale et politique et de la stabilité géopolitique." L'ancien ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, auteur d'une communication, hier, à l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, sous le thème "Financement de la stagnation à la croissance endogène", a affirmé que de tous les marchés, celui des hydrocarbures est le plus volatil. Intervenant à l'occasion d'un colloque international sur l'économie auquel ont pris également part, outre l'ancien secrétaire d'Etat chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaïtfa, des universitaires algériens et étrangers, Temmar affirme que les soldes budgétaire et commercial du pays sont très négatifs. "La dépréciation de notre monnaie est le fait le plus grave. Est-ce que nous allons consommer nos réserves de change ? Ou est-ce que nous irons vers la dépréciation du taux de change ?", s'est-il interrogé. "Il n'y a pas d'investissement global qui, de surcroît, est dépassé par l'investissement intérieur. Et tant que le budget de l'Etat repose sur les recettes des hydrocarbures, nous serons automatiquement dépendants des instances monétaires internationales. Nous n'avons pas d'autre marge de manœuvre, nous, les pays producteurs de pétrole ou dits émergents, car le marché des hydrocarbures est le marché le plus volatil. Il faut sortir de cette position dépendante. Autrement, nous sommes à la merci du marché international qui a la puissance d'imposer ses ambitions et qui régule selon ses propres convenances", a-t-il révélé. Par ailleurs, l'ancien ministre a considéré que "quelles que soient les solutions macroéconomiques expérimentées, celles-ci n'apportent pas de stabilité économique et politique durable" et qu'"il faut créer un cadre de stabilité avec des solutions institutionnelles et structurelles, avec des conditions de croissance endogènes. En définitive, il faut changer l'environnement des affaires, en tenant compte de la stabilité sociale et politique et de la stabilité géopolitique". Bachir Messaïtfa, expert en économie, est intervenu sur le sujet de "la stratégie économique à travers la projection 2030". L'orateur a dressé un constat peu reluisant de la situation économique du pays, relevant une exploitation exclusive de pétrole, alors qu'il dispose de 14 secteurs économiques qui n'ont pas été valorisés. Pour l'intervenant, il y a de quoi demander pourquoi l'Etat consent des dépenses publiques énormes en omettant d'investir dans la ressource humaine. Concernant les projections économiques pour 2030, M. Messaïtfa a appelé à adopter des réformes structurelles et la création d'un système de contrôle et de suivi des projets de l'Etat. Farid Haddouche