Dans une conférence sur la transition économique -objet de son dernier ouvrage- animée jeudi dernier devant les étudiants et les enseignants de l'Institut supérieur de gestion et de planification (Isgp), le ministre de la Prospective est revenu sur les différentes étapes qu'a traversées l'économie nationale depuis l'Indépendance. Il a même évoqué le coup d'Etat de 1965 avant de revenir sur la crise de 1987 et sur l'ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international en 1994.Hamid Temmar a également analysé les changements de l'économie mondiale à l'ère de la globalisation et de la mondialisation. Des changements qui se sont soldés entre autres par le développement des relations entre les pays du sud. «Actuellement, plus de 80% des investissements directs étrangers en Algérie proviennent des pays du sud et non du nord comme ce fut le cas avant», a-t-il fait remarqué soulignant également que 47% de ce qui se vend à travers le monde est produit dans les pays du sud dont bon nombre sont émergents. Ces derniers ont, entre autres, réussi grâce à l'innovation. Or, «l'Algérie est extrêmement en retard dans de domaine», dira le ministre à ce sujet avant de regretter : «Le monde est en train de changer alors que nous ne changeons pas. Nous fonctionnons avec un système sans nouvelle stratégie. Nous n'avons pas d'économie endogène.» Pour Temmar, si l'Algérie veut être dans la globalisation et la mondialisation, il y a lieu de préparer le corps économique et l'entreprise nationale. «La transition, c'est la formulation d'une stratégie nouvelle», a-t-il expliqué devant les étudiants de l'Isgp. Mais cette stratégie ne vient pas. Le ministre a par ailleurs mis en garde contre la dépendance de l'Algérie vis-à-vis des hydrocarbures même dans le processus décisionnel. «Il s'agit pour le pays de passer à une croissance économique endogène et non exogène, comme c'est le cas actuellement avec des décisions qui dépendent du prix du pétrole», a-t-il noté dans ce sillage. En finalité, le ministre propose d'aller vers une solution politique. «La solution est à trouver sur le plan politique», relève Temmar. Il s'agit pour lui de gérer la stabilité sociale à travers des politiques de relance permettant au pays de s'intégrer dans le marché mondial.Abordant les mouvements de protestations qui reviennent régulièrement sur le front social, le ministre estime que c'est «inhérent» à cette période de transition. Une transition qui semble s'inscrire dans la durée