Le Premier ministre a annoncé que le Conseil de la monnaie et du crédit vient de fixer de manière claire le statut de ces bureaux, leurs prérogatives, tout en élargissant leur intervention en matière d'opérations de change. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a relancé, jeudi dernier, la Banque d'Algérie (BA) pour passer à l'action pour instituer les bureaux de change afin d'organiser le marché des devises. Un marché totalement livré aux filières de l'informel. Dans sa réponse — lue en son nom par la ministre chargée des Relations avec le Parlement — à une question orale d'un député, Sellal a rappelé que la Banque d'Algérie a pris des mesures réglementaires visant à organiser le marché de change des devises et à la création de bureaux, et ce, conformément à la loi 95-08 de la Banque centrale, relative au marché de change et en vertu duquel a été créé le marché interbancaire où interviennent les institutions financières, les banques et les médiateurs agréés chargés de fixer les tarifs de change. Mettant en avant "le rôle primordial" de la Banque d'Algérie, M. Sellal a précisé que cette démarche vise "à orienter et contrôler les opérations de répartition des crédits et à gérer les engagements financiers vis-à-vis de l'étranger en sus de la régulation du marché de change dans le but de réunir les meilleures conditions à une croissance rapide de l'économie et la réalisation de la stabilité monétaire aux plans interne et externe". À ce propos, le débat, relancé en avril dernier à l'APN, s'est soldé par un échec cuisant sur la nécessité de rouvrir les bureaux de change en Algérie pour combattre l'informel et renflouer les caisses de l'Etat en devises. Pour cause, les personnes physiques et morales intéressées par ces bureaux refusent de s'impliquer à cause de la marge bénéficiaire fixée à seulement 1% par la Banque d'Algérie. D'ailleurs, sur les 46 agréments accordés, au milieu des années 1990, pour ouvrir des bureaux de change, 40 ont été retirés, dont 13 sur demande des bénéficiaires, et 27 autres ont été annulés. Résultats : des milliers de cambistes ont investi le marché informel et décident d'eux-mêmes des taux de change au détriment de l'économie nationale. M. Sellal reconnaîtra, d'ailleurs, que "le manque d'intérêt des investisseurs quant à la création des bureaux de change s'expliquait, en premier lieu, par la petite marge bénéficiaire, notamment à la lumière du recul de l'offre de la devise forte par les non-résidents, en raison de la baisse du volume de l'activité touristique du pays". Pour faire face à cette situation, le Premier ministre a annoncé qu'une nouvelle démarche du Conseil de la monnaie et du crédit "a permis de fixer de manière claire le statut de ces bureaux, leurs prérogatives, tout en élargissant leur intervention en matière d'opérations de change". Sur un autre plan, M. Sellal a affirmé devant les députés que "le système de convertibilité du dinar actuel a été mis en place de manière progressive en veillant à l'évolution de la situation financière extérieure du pays et, en particulier, la balance des paiements externes". Aussi, les opérations de convertibilité du dinar pour ce qui est des allocations à l'éducation, la santé et les voyages au profit des familles sont également assujetties, selon M. Sellal, "à la situation de la balance des paiements externes". Et de conclure que l'Algérie a, récemment, adopté les dispositions de l'article 8 du statut du Fonds monétaire international en finalisant la convertibilité en cours du dinar. FARID BELGACEM