46 agréments ont été accordés pour la création des bureaux de change Le Premier ministre a avancé comme argument le manque d'intérêt des investisseurs en raison du faible taux de la marge bénéficiaire. Le marché de change fait l'objet d'une réorganisation. Le gouvernement a pris une série de mesures pour relancer cette activité. «La Banque d'Algérie a arrêté une série de mesures pour réglementer le marché de change des devises et relancer les bureaux de change en Algérie», a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Répondant à une question d'un député FLN, lors d'une plénière tenue jeudi dernier, le patron du gouvernement a souligné, par le biais de la ministre chargée des Relations avec le Parlement, que toutes les mesures réglementaires visant à organiser le marché de change des devises, notamment ce qui a trait à la création de bureaux de change. Le Premier ministre a reconnu que la Banque d'Algérie jouait un rôle «primordial» dans ce domaine en veillant à orienter et contrôler les opérations de répartition des crédits et à gérer les engagements financiers vis-à-vis de l'étranger en sus de la régulation du marché de change dans le but de réunir les meilleures conditions à une croissance rapide de l'économie et la réalisation de la stabilité monétaire aux plans interne et externe. S'expliquant sur le retard accusé dans le développement de cette activité, le Premier ministre a avancé comme argument le manque d'intérêt des investisseurs quant à la création des bureaux de change, et ce, en raison du faible taux de la marge bénéficiaire, notamment à la lumière du recul de l'offre de la devise forte par les non-résidents en raison de la baisse du volume de l'activité touristique du pays. Il a rappelé, dans ce sens, que 46 agréments ont été accordés pour la création des bureaux de change dont six bureaux seulement étaient opérationnels sur le marché et 40 ont été retirés dont 13 sur demande des bénéficiaires et 27 annulés car n'ayant pas entamé leurs activités. Afin de surmonter ces difficultés, Abdelmalek Sellal a mis en vigueur l'initiative du Conseil de la monnaie et du crédit en mars 2016, liée à l'adoption d'un nouveau règlement modifiant et complétant le règlement 95-08. Ce dernier «a permis de fixer de manière claire le statut de ces bureaux, leurs prérogatives tout en élargissant leur intervention en matière d'opérations de change», a-t-il enfin ajouté. Dans sa réponse, le Premier ministre a fait tout une rétrospective des textes réglementaires régissant cette activité. Il a fait part du contenu du règlement n°95-08 de la Banque d'Algérie en date du 23 décembre 1995, relatif au marché de change et en vertu duquel a été créé le marché interbancaire où interviennent les institutions financières, les banques et les médiateurs agréés chargés de fixer les tarifs de change. Il a d'autre part, précisé que le système de convertibilité du dinar actuel a été mis en place «de manière progressive en veillant à l'évolution de la situation financière extérieure du pays et, en particulier la balance des paiements externes». S'agissant des lignes directrices prévues par la Banque d'Algérie et relatives aux opérations de convertibilité du dinar pour ce qui est des allocations à l'éducation, la santé et les voyages au profit des familles, celles-ci «ont tenu compte de la situation de la balance des paiements externes». Concernant les critères à prendre en considération lors de l'application de ces orientations, M.Sellal a souligné l'impact de la balance des paiements externes et le recul des cours du pétrole sur l'«irréalisation de la convertibilité actuelle du dinar au profit des familles». L'Algérie a adopté les dispositions de l'article 8 du statut du Fonds monétaire international (FMI) en finalisant la convertibilité en cours du dinar, a-t-il poursuivi. En réponse à cette question, le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Mohamed Loukal, a indiqué récemment devant les députés que la création des bureaux de change ne constituait pas une priorité actuellement. «L'ouverture de bureaux de change n'est pas une priorité à l'heure actuelle. Il n'est pas question de faire une convertibilité précoce du dinar», avait-il déclaré devant la commission des finances et du budget dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2017. Pour le gouverneur de la BA, les bureaux de change ne sont pas d'une grande efficacité quand la monnaie locale n'est pas convertible et quand le flux touristique étranger est faible tel le cas de l'Algérie. Sur le nouveau règlement portant sur l'élargissement du change, M.Loukal avait avoué que «ce règlement est prêt, mais (personnellement) je pense qu'il n'aura aucune performance car nous n'avons pas un mouvement de flux suffisant (de touristes étrangers) pour que ces bureaux de change soient rentables». En l'absence des bureaux de change, le marché parallèle reste le seul recours pour les citoyens.