"Il n'y a que Dieu qui ne fait pas d'erreur." Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, a fait, hier son "mea-culpa", lors de la cérémonie de clôture du Forum africain d'investissements et d'affaires, en l'absence des membres du gouvernement, notamment le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, et le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, pourtant prévus dans le programme distribué à la presse. "Le ministre de l'Industrie est malade", a expliqué Ali Haddad, lors d'une conférence de presse, pour justifier l'absence de M. Bouchouareb à la plénière de clôture. Pour les autres, le président du FCE ajoute : "On peut parler de nous, FCE, mais on ne peut pas parler des absents !" M. Haddad a affirmé, également, qu'il entretient "d'excellentes relations" avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Pourtant, les tiraillements se sont encore poursuivis, hier dans la matinée. Au moment de la plénière de clôture, le ministère des Affaires étrangères a organisé une conférence de presse animée par quelques hommes d'affaires africains. Le FCE était obligé de décaler de quelques minutes la cérémonie. Dans son discours de clôture, M. Haddad assume les dysfonctionnements enregistrés durant le forum. "Tout le monde fait des erreurs", a-t-il affirmé, en revenant sur la "maladresse" de l'animatrice désignée par le ministère des Affaires étrangères. Selon le président du FCE, c'est le ministère des Affaires étrangères qui a géré "tout le protocole". Pour M. Haddad, "le forum a été une réussite", car les participants "ont créé une réelle dynamique, dont les acteurs seront en premier lieu des entreprises africaines soutenues par les gouvernements qui mettent en œuvre des modèles économiques réalistes et viables". Sans transition, il a demandé à l'assistance "d'applaudir très fort" le gouvernement qui a soutenu le FCE dans l'organisation d'un forum "de cette dimension". M. Haddad poursuit son discours en faisant les louanges du président de la République. "Ce forum a eu l'immense privilège d'être placé sous le haut patronage de Son Excellence M. le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dont l'engagement pour l'Afrique est très fort et sincère", a-t-il lancé. Il souligne que le Centre international des conférences (CIC) d'Alger, qui a abrité le forum, a été construit "grâce au président de la République", ajoutant que la rencontre "fait écho à la stratégie et à la vision novatrice du Président". M. Haddad indique que toutes les initiatives du FCE s'inspirent de "la clairvoyance" du chef de l'Etat. "Un homme avisé et visionnaire, qui a toujours encouragé les entreprises à être acteurs majeurs d'une économie diversifiée", a-t-il soutenu demandant à l'assistance de se mettre debout et d'applaudir le président de la République. Pour le président du FCE, le forum africain d'investissements et d'affaires "n'est pas une fin en soi, mais le début d'une démarche pour stimuler la coopération économique intra-africaine". Il a annoncé la création d'un comité de pilotage qui veillera à la mise en œuvre de toutes les décisions prises durant la rencontre. M. Haddad a indiqué que le rendez-vous d'Alger a permis la conclusion de plusieurs accords de partenariat entre les entreprises algériennes et africaines. "Le meilleur est à venir. Des centaines de rendez-vous ont été pris pour les prochaines semaines", a-t-il ajouté, soulignant que la dynamique "est en marche portée par la communauté d'affaires". Parmi les recommandations émises lors du forum, figurent la création d'un fonds de financement de co-investissements en Afrique, l'identification de grands projets structurants, la construction de coopérations bilatérales entre les banques centrales de pays africains en vue d'accompagner les projets de partenariat. "Nous misons beaucoup sur l'Afrique", a fait savoir, pour sa part, Omar Ramdane, président d'honneur de l'organisation, indiquant que le FCE fera des propositions au gouvernement. Meziane Rabhi