Les étudiants à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa ont procédé, hier, à la fermeture des campus d'Aboudaou et de Targa Ouzemour ainsi que le siège de la direction de la cité universitaire Pépinière d'où est partie l'onde de choc. Ils ont observé un rassemblement devant le siège de la Direction des œuvres universitaires (DOU), a-t-on constaté sur place. Les étudiants réclament "le départ du directeur de la cité Pépinière et le retrait des plaintes, déposées contre deux étudiants du comité de cité". Les étudiants se plaignent, en outre, des mauvaises conditions de leur prise en charge sociale (restauration, hébergement et hygiène sanitaire) et dénoncent une tentative d'agression d'un étudiant par un agent de sécurité. Ce à quoi, les étudiants ont réagi en procédant, dimanche dernier, à la fermeture de la direction de leur cité avant que, selon l'un des étudiants poursuivis en justice, les choses ne s'enveniment, hier, avec l'envoi de convocation par la police. Aussi, par solidarité avec eux, les étudiants des autres cités se sont joints à la protestation en bloquant l'accès aux deux campus d'Aboudaou et de Targa Ouzemour. À la cité U de la Pépinière où les étudiants se sont rassemblés, ils nous ont déclaré qu'ils "sont déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'au retrait des plaintes par la direction et le départ du directeur". Toutefois, de son côté, le directeur de la cité U la Pépinière, Djamal Boughiden en l'occurrence, a tenu d'abord à préciser qu'il a hérité d'une situation. "Je n'ai jamais déposé de plaintes. Ce sont des plaintes déposées par mon prédécesseur contre ces deux étudiants en 2012 car l'affaire en question remonte à cette année-là. Donc, il y a méprise." Les deux étudiants seraient accusés de "vols dans le magasin de la cité" et condamnés à une année de prison avec sursis. "Les deux étudiants ont été exclus avant qu'ils ne se voient inscrits académiquement", a précisé néanmoins notre interlocuteur. "Alors que l'opération d'installation des étudiants dans ma cité est en train de se poursuivre, ces deux étudiants ont voulu accaparer le cachet du comité de cité", signalera le directeur qui conclut que "l'assemblée générale des étudiants pour l'élection de leur comité a eu lieu avant la fin de l'opération d'installation des étudiants. Et que celle-ci s'est déroulée sous la supervision de l'administration de la cité". Il faut dire que ce mouvement au niveau des résidences survient au moment où s'arrête, momentanément, la grève au campus de Targa Ouzemour, qui touche particulièrement les facultés des sciences exactes, de technologie et des sciences de la nature et de la vie. Au niveau de ces facultés, la rentrée n'aura duré qu'une semaine, soit celle qui a débuté dimanche dernier et qui s'achève jeudi prochain. Selon des étudiants, excédés, ce blocage des amphis risque de reprendre à la rentrée. On aura alors eu un semestre quasiment sans cours. Le problème : quelle faculté sera transférée vers le campus d'Amizour ? Si elle était initialement prévue pour la faculté de droit — selon les déclarations de l'ancien recteur ; la preuve on y a même construit un tribunal —, son successeur, le Pr Saïdani, aurait décidé d'y installer la faculté des sciences exactes ; c'est du moins la version des enseignants, relayés par la presse. L'on a assisté alors à une levée de boucliers. La grève, qui avait paralysé la faculté durant des mois l'année dernière, a contraint le rectorat, les autorités locales et le pouvoir politique à faire marche arrière. On s'est tourné ensuite vers la faculté de biologie, actuellement les sciences de la nature et de la vie. Mais comme on n'avait pas prévu de laboratoires, c'était mission impossible. On a lorgné aussi du côté de la faculté de technologie. Et depuis, c'est le blocage total. M. Ouyougoute/L. Oubira