En attendant la réception des nouveaux logements, les prétendants s'impatientent, n'hésitant pas à assiéger les locaux de la daïra. À l'instar des grandes agglomérations du pays, Mascara enregistre un grand déficit dans le domaine de l'habitat, une situation qui n'est pas nouvelle mais qui a tendance à prendre de l'ampleur. La crise qui sévit actuellement s'est nettement aggravée ces dernières années avec l'absence d'attribution de logements depuis plus de cinq ans faute de leur disponibilité. En dépit de toutes les attributions que leur confèrent leurs qualifications, les chefs de l'exécutif qui se sont succédé n'ont pu résoudre le problème avec des demandes de logements qui s'accumulent. À ce propos, et pour la seule ville de Mascara, les statistiques font état de plus de 10 000 demandes de logements, alors que le nombre des unités, tous programmes confondus, oscille entre 3000 et 3500. Dans ce contexte, et pour pallier ces insuffisances, le wali en poste multiplie les visites d'inspection et de travail des chantiers de construction avec en particulier une priorité accordée au chef-lieu de wilaya. Pour justifier les retards accusés dans l'achèvement et la livraison des logements, les entrepreneurs n'hésitent pas à évoquer la pénurie des matériaux de construction, surtout le ciment, pourtant disponible dans les deux cimenteries implantées dans la wilaya de Mascara. Outre les matériaux, les entreprises réalisatrices font état de l'absence d'ouvriers qualifiés, à l'exemple des maçons, ferrailleurs, peintres en bâtiment ou encore électriciens et plombiers. À chacune de ses visites, le premier responsable exhorte les entrepreneurs à procéder au renforcement des chantiers et à les alimenter en matériaux suffisants pour rattraper quelque peu les retards cumulés. En attendant la réception des nouveaux logements, les prétendants s'impatientent, n'hésitant pas à assiéger les locaux de la daïra pour être tenus informés de l'évolution de la situation et surtout de la date d'affichage des listes. Et à ce titre, les rumeurs les plus folles circulent, propagées par les demandeurs. Ainsi, la date de distribution est perpétuellement reportée, ce qui ne fait qu'entretenir le doute. Eu égard à la gravité de la situation, les autorités locales envisagent la réception d'un nombre conséquent de logements pour satisfaire un maximum de dossiers, une hypothèse que ne partagent pas les citoyens lesquels estiment qu'elle ne fait qu'aggraver le problème du logement. Dans le même ordre d'idées, l'association des souscripteurs de la formule AADL manifeste son mécontentement pour le retard enregistré dans la réalisation du programme des 1500 logements. Via une correspondance, cette association a interpellé le wali lui signalant les défaillances constatées dans les chantiers, principalement les projets des 750 logements de la gare routière dont le taux d'avancement est de 4%, alors que celui des 750 unités de la cité Abdeldjebar est de l'ordre de 0,5%. Le même constat est établi à Tighennif, Ghris, Bouhanifia et Mamounia.