L'Union des entrepreneurs du bâtiment dénonce la politique du deux poids, deux mesures. C'est dans un contexte caractérisé par des changements économiques mondiaux et une concurrence étrangère de plus en plus agressive que s'est réunie, jeudi à Alger, la commission de préparation du 2e congrès que l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (Uneb). Ces assises auront lieu à la mi-mai, soit peu après l'élection présidentielle où l'Uneb «soutient la candidature du président Abdelaziz Boutelika.» Elles auront à examiner, notamment l'état d'application des recommandations émises lors du 1er congrès tenu en avril 2005. La présence du président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, à laquelle est affiliée l'Uneb, souligne l'importance les travaux de cette séance de travail de l'Uneb, la plus importante association des entrepreneurs du bâtiment avec son millier d'adhérents. Les appréhensions de l'Uneb sont multiples. Ses adhérents, qui s'étaient montrés confiants dans la réalisation du programme présidentiel d'un million de logements, se plaignent de la hausse vertigineuse des prix des matériaux de construction qui a influé négativement sur le déroulement «normal» des projets nationaux en cours. Ceci a conduit à des compressions d'effectifs et à alimenter une certaine défiance des entrepreneurs à entamer de nouveaux chantiers. D'aucuns, selon M.Idri, membre de l'Uneb, regrettent que «le mètre cube de béton soit payé aux étrangers 35 à 40.000 DA alors que les contrats passés avec les entrepreneurs algériens ne dépassent guère 25.000 DA pour une qualité similaire». Les premiers, précise-t-il à L'Expression, exigent, par exemple, la disponibilité de l'eau sur le terrain de construction, alors que les Algériens sont tenus de s'approvisionner par camions-citernes! «Bien sûr, on ne peut pas être compétitifs avec ces entreprises étrangères si les prix ne sont pas pareils pour toutes les entreprises», a-t-il regretté. Inquiets sur le devenir de ce secteur porteur et fort consommateur de main-d'oeuvre artisanale (maçons, ferrailleurs, coffreurs, électriciens, peintres, plombiers), les entrepreneurs se rebiffent aussi contre les «pénalités de retard» qui ne tiennent pas compte des aléas multiples qui freinent les livraisons. Des interlocuteurs ont souligné que certaines entreprises étrangères, souvent dépassées, n'hésitent pas à sous- traiter avec des entreprises locales moyennant 22.000 DA le mètre cube de béton, alors que la réglementation interdit strictement cette pratique. Ils demandent, en outre, le retour à «l'ancien système de retenue de garantie de 5% sur factures et au fur et à mesure de l'état de réalisation des travaux.» Le nouveau système préconise une caution de garantie «avant la 1ère situation des travaux et 5% sur leur montant total» Les entrepreneurs se félicitent toutefois de la suppression, en juin 2008, de la caution de soumission de 01%.