L'activité prévue aujourd'hui au niveau de la maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa n'a pas été autorisée par la wilaya, a indiqué Saïd Salhi, le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh). Aussi, cette ONG et ses partenaires, la CNCPPDH, la Ladh, Amnesty International Section Algérie, le RAJ, le CLA, l'AEC et d'autres organisations, ont dû prévoir un plan B, en l'occurrence délocaliser au niveau du Centre d'information et de documentation des droits de l'Homme (CDDH) cette conférence publique. Et dans un communiqué, rendu public hier, la Laddh a rappelé que l'activité s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'Homme. Et elle est placée, cette année, sous le slogan mondial : "Défendez les droits de quelqu'un aujourd'hui." Et cette rencontre, prévue à la Maison de la culture, devait clôturer le 5e Forum des droits de l'Homme, qui se déroule depuis le 5 décembre à Béjaïa, où une série de conférences étaient prévues dans le campus et les résidences universitaires et les différentes communes de la wilaya. Et comme de coutume, la clôture se fait à la maison de la culture Taous-Amrouche en présence de l'ensemble des acteurs de la société civile et des militants des droits humains. On apprend, toutefois, que le programme a été amputé d'une autre activité, la conférence-débat, prévue le 7 décembre à la résidence universitaire Berchiche II. Celle-ci a été également interdite par l'administration sans évoquer le motif de ce refus. Un scénario qui s'est renouvelé encore une fois "puisqu'on vient d'apprendre que la conférence de Tichy programmée pour le 9 décembre est aussi interdite par la daïra, le même sort est réservé aux activités du 10 décembre 2016 Journée mondiale des droits de l'Homme prévue à la Maison de la culture à Béjaïa", poursuit le communiqué. Les raisons de ces interdictions ? On répond que le ministère de l'Intérieur en particulier, les pouvoirs publics en général sont allergiques aux droits de l'Homme ; ils veulent saborder le 5e Forum des droits de l'Homme à Béjaïa, qui n'est pas au goût des autorités. Il prend de l'ampleur d'année en année et réussit à coaliser des acteurs du mouvement des droits humains et de la société civile en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'Homme dans notre pays. Aussi, la Laddh a dénoncé avec force "ces interdictions arbitraires" qui touchent à la liberté d'expression et de réunion à la veille de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'Homme et rappelle au gouvernement son obligation à respecter les droits des défenseurs des droits de l'Homme, les droits de réunion et de manifestation. Lesquels droits sont garantis par les conventions internationales des droits de l'Homme et du droit national, ratifiées par l'Algérie. Tout en prenant à témoin l'opinion publique de cette volonté manifeste du gouvernement d'étouffer le mouvement des droits humains et de verrouiller tous les espaces autonomes de libertés, les organisateurs ont appelé la population à une large solidarité et à une forte mobilisation pour la sauvegarde de ces droits à l'expression, à la réunion et à la manifestation pacifique. La Laddh a annoncé néanmoins que les activités du 10 décembre 2016 sont maintenues et seront transférées au Cddh de Béjaïa. M. Ouyougoute