"Il y a dix jours, les médecins ont décelé une infection pulmonaire et l'ont mis sous traitement, avant d'effectuer, le 4 décembre, un drainage pleural dont un échantillon a été envoyé à l'Institut Pasteur", a souligné la Direction générale de l'administration pénitentiaire dans son communiqué. Le journaliste Mohamed Tamalt n'est plus. Il a rendu l'âme, hier, à l'hôpital Lamine-Debaghine, ex-Maillot de Bab El-Oued, où il subissait des soins, après sa longue grève de la faim. Incarcéré depuis le 27 juin dernier, le défunt Mohamed Tamalt est condamné à deux ans de prison ferme et une amende de 200 000 DA pour "diffamation et d'outrage au chef de l'Etat", ainsi que pour "atteinte à l'honneur de personnalités et de leur famille". Etant malade chronique, le journaliste a entamé, depuis la fin du mois d'août dernier, une grève de la faim illimitée pour protester contre son emprisonnement. Selon des membres de sa famille, Mohamed Tamalt a observé 69 jours de grève de la faim avant d'être transféré, dans un état comateux, vers l'hôpital pour des soins intensifs. Il faut rappeler que la famille du défunt a dénoncé, depuis plusieurs semaines, "des agressions" dont le détenu aurait été victime en prison. Selon son frère Abdelkader, qui a témoigné pour Liberté, plusieurs points de suture au niveau du crâne de son frère ont été constatés, une blessure pour laquelle la famille avait demandé "l'ouverture d'une enquête ainsi qu'une expertise médicale". La famille Tamalt avait aussi évoqué les interdictions que leur ont été opposées pour lui rendre visite. Dans un communiqué, rendu public, en réaction au décès du journaliste, la Direction générale de l'administration pénitentiaire a souligné que le défunt purgeait une peine de prison dans l'établissement de rééducation et de réadaptation de Koléa, relevant de la cour de Tipasa, précisant que le journaliste décédé a été admis au service des urgences médicochirurgicales de l'hôpital Lamine-Debaghine de Bab El-Oued depuis le 21 août 2016. La direction rappelle que "dès son emprisonnement le 28 juin 2016 à l'établissement de rééducation et de réadaptation d'El-Harrach, le concerné a entamé une grève de la faim suite à laquelle il a été placé, à la même date, sous surveillance médicale", précisant qu'"il était ausculté chaque jour par le médecin de l'établissement qui mesurait sa tension artérielle et sa glycémie et contrôlait les signes de déshydratation et le degré de conscience". La même source a ajouté que "le juge chargé de l'application des peines et le directeur de l'établissement de rééducation lui ont rendu visite pour le persuader d'interrompre sa grève et des médecins et des psychologues sont également intervenus à cet effet mais, malgré tous les efforts consentis, il avait persisté dans sa grève". Le communiqué poursuit que "suite à une hypoglycémie, le 1er août 2016, il a été mis sous perfusion de glucose et son état s'est amélioré". "Le 20 juillet 2016, Mohamed Tamalt, présentant des difficultés de concentration, a été transféré en urgence à l'hôpital de Koléa où il a subi des analyses biologiques et un scanner qui n'ont mis en évidence aucun dysfonctionnement", indique la même source, ajoutant que "par la suite, il a été évacué au CHU Mohamed-Lamine-Debaghine de Bab El-Oued où il a été hospitalisé au service de réanimation pour subir une imagerie à résonance magnétique (IRM) qui a mis en évidence un accident vasculaire cérébral (AVC) dû a une hypertension artérielle, qui a nécessité une intervention en urgence pratiquée par un neurochirurgien". Le communiqué précise que "suite à cette intervention, le concerné a été placé sous respiration artificielle et son état s'est amélioré au point de reprendre conscience, de communiquer avec l'équipe médicale et de se remettre à une alimentation normale", soulignant que lors de son hospitalisation, "sa famille a pu suivre son état de santé et la prise en charge médicale qui lui a été réservée, à travers six visites de son frère, une visite de sa mère, deux visites de représentants de l'ambassade de Grande-Bretagne en Algérie et d'un evisite de son avocat, maître Bachi Mecheri". "Cependant, indique le communiqué, il y a dix jours, les médecins ont décelé une infection pulmonaire et l'ont mis sous traitement, avant d'effectuer le 4 décembre 2016 un drainage pleural dont un échantillon a été envoyé à l'Institut Pasteur". La direction regrette que "son état de santé s'est détérioré le dimanche 11 décembre 2016 entraînant le décès". Mohamed Mouloudj