Bon nombre de militants du FFS considèrent que le parti est dans une logique de compromission et de normalisation qui ne dit pas encore son nom. La purge appréhendée par des militants du Front des forces socialistes (FFS) avant la tenue du conseil national extraordinaire du parti a eu lieu finalement hier. La direction du parti a décidé de réduire de moitié l'effectif du secrétariat national. Alors qu'il comptait 34 membres, le secrétariat national est ramené à 17. La décision du parti de réduire le secrétariat national de sa moitié peut paraître, à vrai dire, anodine tant elle pourrait répondre à un besoin interne d'organisation. La direction du FFS pourrait aussi, pour rester dans le jargon du parti, évoquer une décision "tactique" à l'approche des élections. Cependant, les personnes ciblées par la révocation de cette instance laisse planer le doute sur les objectifs de ce réaménagement, et confirme, on ne peut plus clairement, la purge. La destitution d'un bon nombre de l'effectif du secrétariat a touché des éléments suspectés de proximité avec Rachid Halet, un membre de l'instance présidentielle exclu du parti, et dont la radiation a donné lieu à une crise interne au sein du FFS. Le départ de Halet a été suivi, quelques jours après, par celui de l'ancien premier secrétaire et actuel député de Bouira, Ahmed Betatache. Un membre de la commission de médiation et de règlement des conflits a, publiquement, dénoncé la violation du règlement intérieur du parti et celui de l'instance présidentielle par la direction du parti en décidant de radier le docteur Halet. Hormis ces départs exprimés à juste titre d'une manière volontaire, les radiations opérées dans les rangs du secrétariat national, hier, répondent, à n'en point douter, à la volonté de la direction "d'assainir" la composante de cette instance. Ainsi, Bounab Amar du secrétariat national à l'organisation s'est vu infliger la sanction de radiation. Idem pour Barkat Madjid du suivi des fédérations et de Bouider Ahmed au développement du parti. Belkacem Melikchi, secrétaire national à la jeunesse, et Berkaïne Noureddine, député et secrétaire national au suivi des élus, Karim Natouri aux droits de l'Homme ont vu leur mandat à la tête de ces secrétariats écourté par la direction. Bouhrour Bachir, responsable du secrétariat national à l'éducation et à la formation professionnelle, est désormais déchargé de ce poste. Samir Ghezlaoui, chargé de la communauté algérienne établie à l'étranger, est, lui aussi, passé à la trappe. Hocine Haroun, sénateur et secrétaire national sans portefeuille, avec Moussa Tamadartaza, lui aussi secrétaire national sans portefeuille également, quitteront cette instance avec Belkacem Benameur. Chibane Ahlam à la condition féminine est révoquée de son poste pour être remplacée, a-t-on appris, par Karima Tayane, députée de Bouira. El Kadi Houari, secrétaire national chargé des étudiants, est écarté du secrétariat national. L'on apprend aussi que la direction du FFS a décidé de "créer un service chargé de la communication sous une nouvelle forme". D'ailleurs, le titulaire de ce poste, Aouchiche Youcef, est désigné, depuis hier à l'organisation. À cette liste de révoqués s'ajoutent les trois délégués auprès du premier secrétaire chargé du développement du parti dans différentes régions du pays. La quasi-majorité des personnes ciblées par la purge sont accusées d'avoir défendu "la nécessité de boycotter" les prochaines législatives. Pour certains de ces militants, "les conditions de participation développées en 2012 ne sont plus les mêmes aujourd'hui." Ils expliquent qu'en 2012, "le Printemps arabe donnait un justificatif à la participation", alors qu'il "n'en est pas un aujourd'hui". Ces mêmes militants s'interrogent sur "les acquis de la participation du FFS à une Assemblée sans réel poids politique". S'ils estiment que le parti a, a contrario, "perdu de sa crédibilité en étant partie prenante d'une assemblée-croupion", ils considèrent, toutefois, que "le FFS est dans une logique de compromission et de normalisation qui ne dit pas encore son nom". Mohamed Mouloudj