CR Belouizdad Comprendre la crise du Chabab La situation qui prévaut actuellement au CR Belouizdad est un parfait exemple de la gabegie qui règne encore dans nos clubs professionnels, six ans après le lancement d'un professionnalisme débridé. Constitué en société commerciale SSPA/CRB, conformément à la nouvelle loi sur le professionnalisme initiée en 2010, le Chabab est dirigé par un conseil d'administration composé de l'actionnaire majoritaire, le CSA (club sportif amateur) qui détient près de 75% des actions et représenté par Mokhtar Kalem, et un groupe d'actionnaires qui possède les actions restantes, à savoir le président démissionnaire, Réda Malek (8%), Gana (4%), Belaïd (4%), Boudoua (4%), et les frères Abdeslam (8%). Au début du mois de novembre dernier, le président du CA, Réda Malek, arguant de longs soins à l'étranger, décide de quitter la présidence du CRB. Il a réuni le CA et a présenté officiellement sa démission. Il a même publié une lettre sur le site officiel du club dans laquelle il remercie tout le monde et rend hommage à ceux qui ont travaillé avec lui pendant les trois ans de son règne (il est arrivé le 8 août 2013). Dans la presse, Réda Malek n'omet pas au passage de révéler qu'il a déboursé "25 milliards de son argent personnel pour l'amour du CRB". Cet argent qui soit dit en passant se transforme en dette pour le CRB à moins que l'intéressé ne décide de les changer en actions, ce qui est peu envisageable. La page Malek étant tournée, le conseil d'administration décide d'installer une cellule de sauvegarde pour gérer l'équipe, composée notamment de Chetouf et Djaâdi, après que qu'aucun membre du conseil d'administration n'ait accepté de prendre en solo la succession de Réda Malek. L'action majoritaire, le CSA, à travers son représentant, Mokhtar Kalem, déjà en butte à des problèmes de légitimité au sein du club sportif amateur, se dérobe à ses responsabilités alors qu'il a toute latitude de nommer un président du CA ou tout au moins un administrateur intérimaire. Depuis quelques jours, des informations font état de la volonté de deux investisseurs d'entrer dans le capital du club, notamment le Dr Mourad Arroudj, propriétaire de la société pharmaceutique, Geber Health. Joint par le site élite presse le concerné a confirmé l'information, indiquant que "les négociations sont en cours". "Ce qu'il faut savoir, c'est qu'indépendamment du fait d'être actionnaire ou président, je veux contribuer à aider financièrement ce grand club, comme je l'avais déjà fait par le passé. D'ailleurs, c'est moi qui avais pris en charge des travaux de réaménagement au niveau du complexe du Caroubier", fait-il savoir, précisant qu'il est supporter inconditionnel du CRB. Sous quelle forme ? Arroudj n'en dit pas plus et se limite à annoncer une réunion pour dimanche (hier, ndlr) avec "des responsables du club pour voir plus clair, notamment en ce qui concerne le bilan financier du bureau sortant, pour avoir les détails nécessaires concernant la situation du club, ainsi que ses dettes". En tout état de cause, Arroudj peut soit être intronisé par l'actionnaire majoritaire, le CSA, soit carrément acheter des actions de la SSPA/CRB et cela passe inéluctablement par une ouverture du capital de la société. En butte à une crise financière, le CRB a surtout besoin d'argent frais pour assurer le fonctionnement de l'équipe, notamment le payement des salaires en retard des joueurs. On y verra plus clair dans les jours à venir ! S. L. Lire le dossier