Lors de la première journée du Festival du film amazigh à Tizi Ouzou, il a été projeté ce documentaire qui revient sur la situation des Algériens en Palestine. C'est bien parti pour la 15e édition du Festival culturel du film amazigh (FCNAFA) qui se déroule depuis samedi dernier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Les nombreux cinéphiles de la région et les participants ont pu, depuis le 19 décembre, découvrir de nombreuses productions cinématographiques réalisées en majorité par de jeunes réalisateurs. Un potentiel humain prometteur que l'on devrait bien prendre en charge avec un meilleur encadrement. Mais c'était aussi l'occasion, dans le cadre de ce festival, pour ces réalisateurs de se confronter à d'autres plus expérimentés. Parmi ces projections programmées, l'on retiendra celle de Salah, un Kabyle de Palestine, de notre confrère Tahar Houchi, correspondant de Liberté à Genève et directeur du Festival international du film oriental de Genève. Dans ce court métrage de 13 minutes, Tahar Houchi parle de Salah, un Palestinien d'origine algérienne, né à Dayshoum, village Kabyle de Palestine. Actuellement, Salah vit dans le camp de réfugiés palestiniens de Borj Al-Chmali au sud du Liban. Il s'agit, selon l'auteur du film, d'une histoire qui dévoile un siècle et demi de la mémoire de Kabylie. Le rêve de Salah : fouler la terre des ancêtres avant de mourir. Pour Tahar le réalisateur, "revenir en Algérie pour ces Kabyles de Palestine est un rêve. Il y a eu des tentatives en 1970, suite à un recensement des Algériens qui sont au Liban. Ils avaient même reçu des pièces d'identité, mais en 1973, l'affaire a été gelée", a-t-il indiqué. Et d'ajouter : "Ce qu'il faut retenir, c'est qu'ils sont algériens, parlent kabyle et rêvent de revenir et de recouvrer leur nationalité algérienne même s'ils doivent rester là-bas. Ils se sentent délaissés par l'Etat algérien et demandent à ce que notre pays les reconnaisse comme étant des Algériens. Ils sont victimes du colonialisme, qui est même la cause de leur départ. En 1954, ils ont même contribué à la lutte du FLN, et en 1962, ils ont été délaissés, regrettent-ils". À préciser que ce documentaire, Salah, un Kabyle de Palestine, rentre dans le cadre d'un projet de long métrage que l'auteur compte réaliser. Tout au long de cette journée, le public a pu assister à d'autres projections, notamment le film documentaire Asensi n wezru n'thor. Il s'agit d'une œuvre qui nous renvoie en plein cœur de la majestueuse chaîne du Djurjura où se tient un rassemblement populaire organisé, à tour de rôle, par trois villages de la région d'Illilten : Zoubga, Aït Adellah et Thakhlidjt. "Cet événement suscite un formidable engouement des villageois et même des étrangers. Nous avons essayé de comprendre les raisons ainsi que les objectifs explicites et implicites de ce genre de manifestations dans une région qui voit sa culture mise à mal", a expliqué le réalisateur Djamel Aït Iftène. Il a été également projeté La Souris et l'Or, de Markoudja, La voix du silence, de Slimane Boubkeur, Tazmurth, de Belhocine Oublaid, Sur les traces du passé, énigme de pierres, de Razika Mokrani. Pour la journée de lundi, de nombreux films étaient au programme, notamment Awid Ulac qim ulac, d'Amirouche Belkadi, Le cri de la terre, d'Omar Chibi, Tranche d'Art, de Karim Saïd El-Hadj, Kani Kani, d'Amirouche Hadjemi, D wagi i-d Assirem, de Rida Amrani, Lukan, de Mokrane Kechmi... Pour rappel, la cérémonie de clôture du FCNAF est prévue demain, à 14h, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri avec l'attribution des prix aux lauréats de ce concours dédié au film amazigh.