Les plaignants ont interpellé le premier responsable de l'université pour mettre fin à cette situation qui rend "le climat de travail très difficile". Une trentaine de professeurs universitaires de plusieurs départements de la faculté des sciences de la nature et de la vie de l'université Ferhat-Abbès de Sétif sont montés au créneau, dernièrement, pour dénoncer les agissements qualifiés d'"irresponsables" du doyen de la faculté. En effet, des enseignants chercheurs, des professeurs et maîtres de conférences dont des anciens doyens, un ex-président du conseil scientifique, d'actuels et ex-présidents de comité scientifique de département, quinze enseignant de rang magistral comptabilisant des centaines de publications et qui ont encadré des centaines de doctorants ainsi que des enseignants ayant à leur compte un nombre indéterminé de projets de recherche, ont exprimé, dans une requête adressée au premier responsable de l'université dont une copie a été adressée à notre bureau, leur mécontentement face à ce qu'ils ont qualifié de dégradation des conditions socioprofessionnelles au sein de leur établissement. "Plusieurs fois, la prise de décisions pédagogiques est l'apanage du groupe restreint de la direction se substituant ainsi aux instances universitaires réglementaires. Pis encore, l'affectation des modules est faite d'une manière anarchique. Les chefs de spécialités ne sont même pas consultés", nous dira un représentant des professeurs. Et de renchérir : "Ceux qui sont en train de gérer sont incapables de différencier entre les spécialités au point où ils affectent un module d'immunologie à un enseignant spécialisé dans l'amélioration des plantes." En ce qui concerne le volet pédagogique, les enseignants qui, faut-il le souligner, sont décidés de faire entendre leur voix, affirment que des étudiants diplômés du système classique sont inscrits en master 1 et 2 sans pour autant que l'administration consulte les chefs de spécialités et de filières. L'autre point de discorde est la réduction du volume horaire de toutes les matières sans exception loin de l'avis des chefs de spécialités et à l'encontre de ce qui est mentionné dans les offres de formation agréées par des arrêtés ministériels. L'incapacité de gérer a même touché les travaux pratiques, souvent réduits, voire transformés en travaux dirigés, quand ils ne sont pas annulés sous le prétexte du manque de moyens matériels. "Au niveau de notre faculté, la gestion administrative est obsolète et parler d'électronique et d'informatique est une chimère. Nous utilisons encore la craie et le papier dans l'enseignement et l'affichage des notes", nous dira une des plaignantes qui a tenu à souligner d'autres irrégularités et abus. "On veux que toute la lumière soit faite sur l'affaire des étudiants fraudeurs. La complicité d'un agent de la salle de tirage est confirmée. Nous profitons de cette occasion pour dénoncer la gestion complaisante du dossier de stages et congés scientifiques. On a aussi constaté que les stages sont souvent octroyés à des enseignants non inscrits en doctorat." Par ailleurs, les plaignants qui ont interpellé le premier responsable de l'université pour mettre fin à cette situation qui rend "le climat de travail très difficile". Ils ont qualifié la démarche du directeur qui a convoqué chaque professeur à part, de "tentative d'intimidation, voire de désunion et de mépris de l'élite de la faculté". F. SENOUSSAOUI