Malgré l'existence d'un environnement juridique et réglementaire régissant l'export et la mise en œuvre du dispositif institutionnel d'appui aux exportations hors hydrocarbures, le niveau des exportations demeure en deçà des attentes des opérateurs économiques algériens et des ambitions du pays et n'enregistre aucune évolution significative depuis plus d'une décennie. C'est ce qu'a indiqué, hier, Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), lors d'une Journée sur la promotion de la production nationale et exportation hors hydrocarbures, organisé à la salle Dar El- Djazaïr de la Société algérienne des foires et exportations (Safex), au niveau du Palais des expositions d'Alger. "Ces dernières années, les exportations hors hydrocarbures sont estimées, en moyenne, à 2 milliards de dollars", a relevé Ali Bey Nasri. Pour lui, cette anémie des exportations hors hydrocarbures est due, d'une manière générale, à l'absence d'une stratégie nationale de promotion des exportations. Le président de l'Anexal a constaté que la balance commerciale de l'Algérie est en train de chuter. Il a rappelé qu'en 2014, les exportations globales de l'Algérie étaient d'environ 63 milliards de dollars. Elles ont chuté à 38 milliards de dollars en 2015. Elles pourraient encore descendre cette année à 27 milliards de dollars. Pour rappel, entre le 1er janvier et le 30 novembre 2016, les exportations, qui sont constituées d'hydrocarbures à hauteur de 93,97%, ont enregistré une baisse de 20,22%, passant de 32,06 milliards de dollars à fin novembre 2015, à 25,58 milliards de dollars à fin novembre 2016. "La balance des services également est négative" a ajouté M. Nasri, précisant que l'Algérie importe entre 13 et 14 milliards de dollars de services et n'exporte que 3 milliards de dollars. En prenant en compte la balance commerciale et celle des services, le déficit global pourrait dépasser les 30 milliards de dollars. Evoquant les exportations hors hydrocarbures, le président de l'Anexal relève qu'elles sont dominées par des dérivés d'hydrocarbures. "Les capacités de l'Algérie ne sont pas exploitées", a estimé M. Nasri, citant l'exemple des dattes. "On n'arrive pas à dépasser 40 millions de dollars", a-t-il regretté, alors que la Tunisie exporte plus de 200 millions de dollars. "On produit 20 fois plus et on exporte, peut-être, 6 fois moins", a noté M. Nasri. Le président de l'Anexal a expliqué que l'acte d'exportation est transversal, relevant l'absence de coordination, de la culture d'exportation... Il relève que le coût à l'exportation du conteneur en Algérie est évalué à 1 270 dollars, contre 595 dollars au Maroc et 805 en Tunisie. Dans le cadre du dispositif de diversification de l'économie nationale, une cellule de suivi des exportations hors hydrocarbures a été mise en place auprès du ministre du Commerce. Elle est chargée d'examiner, avec les professionnels de l'export, le dispositif de promotion des exportations hors hydrocarbures et de proposer des mesures permettant de renforcer cette activité. De son côté, le secrétaire général d'Algex, Hocine Boubtina, a évoqué la stratégie pour développer et promouvoir la production et la consommation nationales. Il a exposé, en outre, les différentes rubriques couvertes par le Fonds spécial pour la promotion des exportations. Un responsable de la Cagex a présenté les différents produits d'assurances proposés aux exportateurs. "Une centaine d'exportateurs sont assurés chez la Cagex", nous a-t-il indiqué en marge de la rencontre. M. R.