Avis n La réglementation actuelle de change n'est pas du goût du président de l'Association des exportateurs Algériens (Anexal). Elle «freine la promotion des exportations hors hydrocarbures», relève Ali Bey Nasri. S'il salue la dynamique initiée par le ministère du Commerce pour lever les obstacles aux exportations, M. Ali Bey a estimé toutefois, qu'en matière de réglementation de change, «nous en sommes encore au statu quo». «Il s'agit là d'un aspect qui demande à être traité dans l'urgence», a-t-il plaidé hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Mais comment rendre attractif l'acte d'exporter auprès des opérateurs économiques ? Selon le président de l'Association des exportateurs Algériens, la réponse est aussi claire que précise. Il faudrait, tout simplement les mettre en confiance. Or cette réglementation, dont il demande la révision, «constitue un obstacle de taille». Selon lui, celle-ci est perçue par les potentiels exportateurs sous un aspect «répressif», parce que, poursuit-il, elle les met dans une situation de «suspects en puissance». Des résultats obtenus, à ce jour, en matière d'exportation, M. Nasri relève qu'au 1er trimestre de 2016, leur tendance a été «négative» (5,6 milliards de dollars), du fait, a-t-il expliqué que de 74%, en 2015, le niveau des exportations a baissé à 51%, durant le 1er trimestre de l'année en cours. «Au rythme actuel, nous risquons de creuser le déficit de la balance commerciale, qui pourrait plonger de 13 à 21 milliards de dollars», a-t-il averti. Face aux dangers d'une telle perspective, le président l'Anexal, a appelé à accorder plus d'intérêt à l'analyse, pour savoir comment positionner l'Algérie sur le marché mondial. Comme préalable, il a proposé notamment d'identifier les filières potentiellement exportatrices et non plus de rester figé dans des opérations conjoncturelles. Intervenant sur ce même plateau de la Chaîne III, le président de l'Anexal avait déjà en février dernier, affirmé que «si l'objectif, maintes fois réitéré, d'investir les marchés étrangers n'a pu, jusqu'ici, être concrétisé, c'est en raison, de facteurs bloquants dont l'inertie des pouvoirs publics et le désintérêt des entreprises, davantage tournées vers la satisfaction du marché national». A propos, il avait estimé que le changement opéré par rapport à cette manière d'appréhender les choses n'a pu finalement être rendu possible, que parce que le pays s'est brutalement trouvé confronté à une crise durable, générée par la chute des prix des produits pétroliers. Parmi les entraves qui ont empêché les produits Algériens de se placer à l'étranger, le président de l'Anexal a noté «l'empêchement» d'y installer des bureaux de liaison et des agences bancaires, mais également le sentiment de «méfiance» à l'encontre d'exportateurs perçus comme de potentiels «suspects».