L'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) dément la rumeur selon laquelle les commerçants entreront en grève dès le début de l'année 2017. Ce n'est qu'une rumeur, explique cette organisation, distillée par les "barons de la spéculation et les opportunistes politiques" dans le but de contraindre les consommateurs à revoir à la hausse leur demande et constituer des stocks en prévision de ce soi-disant débrayage. "Cette fausse information permettra à ces spéculateurs, in fine, et c'est l'objectif recherché, d'augmenter leurs prix", précise l'Anca. L'association que préside M. Hadj Tahar Boulenouar tient à souligner que tous les marchés de gros et de détails continueront à exercer leurs activités de manière régulière à travers tout le territoire national durant l'année 2017 et garantiront ainsi un approvisionnement quotidien. Mieux, elle affirme que les prix des produits ne connaîtront aucun changement perceptible d'autant plus qu'ils sont soumis à la loi de l'offre et de la demande. "La loi de finances 2017 ne doit, en aucun cas, être utilisée comme prétexte pour augmenter les prix et gonfler la marge bénéficiaire", avertissent les membres de l'Anca dans un communiqué. M. Boulenouar insiste sur le fait que le marché national ne va pas enregistrer une hausse sensible des prix en 2017 car, argue-t-il, la moyenne des augmentations prévues dans la LF n'est pas trop exagérée tel que le prétendent les gens. "Etant fixés par le mécanisme de l'offre et de la demande, les tarifs peuvent même, pendant certaines périodes, baisser par rapport à l'année 2016", avoue M. Boulenouar lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au marché de gros des Eucalyptus. Pour lui, la LF 2017 ne doit pas servir de moyen aux importateurs pour augmenter les prix de leur marchandise déjà en stock pour les 6 mois à venir...Cela étant, le président de l'Anca exhorte les producteurs et les importateurs à afficher les prix réels de leurs marchandises afin d'éviter toute manœuvre ou spéculation. Pour freiner d'éventuelles flambées des prix, il propose une augmentation de la production et une amélioration des réseaux de stockage et de distribution. Il y a lieu d'encourager, également, suggère-t-il, la réalisation d'unités de transformation tout en exploitant les espaces fermés comme les anciennes galeries, les souks el-fellah, les locaux des Opgi... De son côté, le président de l'association des mandataires, M. Mohamed Medjber, estime que pour l'année 2017, il n'y a pas de raison de s'inquiéter quant à l'évolution des prix puisque dès janvier, l'on assistera à l'entrée en production de la région sud du pays notamment celle des wilayas de Biskra, d'El Oued, d'Ouargla, d'Adrar, de Naâma (Méchria)... qui produisent surtout de la pomme de terre et de la tomate. Interrogé sur l'envolée impromptue des prix de la banane, M. Medjber soutient que c'est le résultat du monopole et de la spéculation. "L'importateur qui l'a introduite sur le marché national l'a payée presqu'au même tarif habituel pour le fournisseur. En additionnant les droits de douanes et la marge bénéficiaire, le prix de vente ne doit pas connaître en principe de hausse exagérée telle que celle pratiquée actuellement", affirme le "mandataire"... des mandataires. La faille réside, déplore-t-il, dans la permissivité du contrôle au niveau des douanes et elle est favorisée aussi par les agents relevant du département du commerce. Avec la facture, l'on peut aisément déceler cette hausse inconcevable de 100 DA, il y a, à peine deux mois, à plus de 450 DA, ces derniers jours. Par ailleurs, le syndicat de l'établissement public de gestion des marchés de gros des fruits et légumes d'Alger refuse la dissolution de leur entreprise qui, relèvent-ils, "réalise des bénéfices et des recettes importantes ces dernières années tel que le confirme le bilan annuel du commissaire aux comptes". La wilaya vient, en effet, de décider de dissoudre cet Epic et de le placer sous la tutelle de celui des abattoirs du Ruisseau. Décision que refusent les employés car, disent-ils, les deux spécialités ou activités ne peuvent être complémentaires. "Si fusion il y doit y avoir, l'autre entreprise doit être sous l'autorité de notre établissement", soutiennent-ils mordicus. B. K.