Les travailleurs du groupement d'entreprises algéro-turc, l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engeoa) et Özgun, activant au chantier de la pénétrante Bouira-Tizi Ouzou, sont en grève illimitée depuis trois jours. Les ouvriers réclament leurs arriérés de salaire et disent ne pas avoir été payés depuis le mois d'octobre 2016. "Nous devions être payés le 10 novembre, mais à ce jour, aucun salaire ne nous a été versé", indiquera un ouvrier travaillant sur la tranche Djebahia-Tizi Ghenif. Et d'ajouter : "Quand nous nous sommes rendus auprès de l'administration, on nous a clairement signifié que l'Etat n'a pas versé le moindre centime ces deux derniers mois". Cette grève et ses motivations sont en tous points similaires à celle de la grève enclenchée par les travailleurs de l'autre projet de pénétrante, celle reliant Ahnif à Béjaïa. Selon nos informations, les autorités concernées n'ont pas fait passer plusieurs situations financières, en raison de la crise. Les deux entreprises réalisatrices se trouvent dans une situation économique très difficile et par conséquent ne peuvent payer leurs ouvriers. Contacté par nos soins, les responsables de l'Engoa n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Ils se sont uniquement contentés de nous orienter vers le ministère des Travaux publics. De leur côté, les protestataires soutiennent mordicus qu'ils ne reprendront pas le travail avant qu'ils aient reçu des assurances concernant le paiement de leurs salaires. En attendant, ce projet lequel cumule déjà des mois de retard est maintenant à l'arrêt. Lancé en janvier 2014, pour un montant global de 50 milliards de dinars, le taux d'avancement de cette pénétrante est actuellement de 21%. Elle comporte la réalisation de 21 viaducs, 6 tunnels, 41 ouvrages divers, 51 ouvrages d'hydraulique et 8 échangeurs. R. B.