Le père de la Révolution cubaine Fidel Castro, qui a écrit une longue page de l'histoire de ce pays, et défié 11 Présidents américains, est mort à l'âge de 90 ans. Raul Castro, auquel son frère Fidel a laissé les commandes en 2006 après 47 ans de pouvoir, se retrouve à 85 ans pour la première fois seul au pouvoir, engagé dans un processus d'ouverture économique et un spectaculaire dégel depuis fin 2014 avec les Etats-Unis. Pour rappel, le "Lider Maximo" avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale. Il avait abandonné ses dernières responsabilités au Parti communiste de Cuba (PCC) en avril 2011. L'ex-président cubain avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015, ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Avant de quitter la scène, Fidel Castro a pu assister, il y a deux ans, à l'annonce historique du rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis. Sa disparition tourne donc définitivement la page de la Guerre froide, qui avait mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d'octobre 1962. Célèbre pour ses coups d'éclat et ses discours interminables, mais aussi pour son uniforme vert olive, ses cigares et sa barbe légendaire, Fidel Castro était un symbole de la lutte contre l'impérialisme américain. Fidel Castro avait surpris jusqu'à ses propres partisans en se tournant vers Moscou peu après la conquête du pouvoir de 1959. Il a défié 11 Présidents américains et survécu à maints complots pour l'assassiner (638 selon le Livre Guinness des records) ainsi qu'à une tentative ratée de débarquement d'exilés cubains soutenus par la CIA dans la baie des Cochons en avril 1961. John F. Kennedy devait décréter peu après un embargo commercial et financier. Toujours en vigueur, celui-ci pèse lourdement sur l'économie du pays malgré une série d'assouplissements consentis par l'administration de Barack Obama dans le cadre du dégel. En octobre 1962, c'est la crise des missiles, provoquée par l'installation de fusées nucléaires soviétiques à Cuba, qui engendre une surenchère et met la planète sous la menace atomique. Washington décide un blocus naval de l'île, et Moscou finit par retirer ses fusées contre la promesse américaine de ne pas envahir l'île. Compagnon d'armes du Che Guevara, le leader cubain s'est voulu le champion de l'exportation de la révolution marxiste en Amérique latine, mais aussi en Afrique. R. I./Agences