L'offre de véhicules fabriqués localement sera limitée en 2017. Les concessionnaires éprouveront sans doute des difficultés à honorer les commandes. Le produit, du coup, sera freiné dans sa progression. Retenu par la tripartie et figurant parmi les dispositions de la loi de finances 2015, le crédit auto n'a pas suscité l'engouement, contrairement à son prédécesseur qui n'était pas limité à la production nationale. Il a tardé à se mettre en place. Pour une raison simple. Une offre unique et limitée. Seul Renault Algérie, avec une capacité de production de 25 000 véhicules/an pouvait alimenter ce segment de marché en 2015. L'offre au compte-gouttes n'a pas donc permis le développement du crédit auto. En relation forte avec Renault Algérie, BNP Paribas s'est trouvé en pole position dans ce créneau offrant à sa clientèle ce produit. Mais sera vite concurrencée par la banque El-Baraka qui propose le produit à intérêt zéro. Quant aux autres banques, telles que Société Générale, la quantité était tellement modeste que le revenu de ce produit était marginal dans son chiffre d'affaires. Quant aux banques publiques, elles étaient en retrait. En 2017, le crédit auto connaîtra un développement plus rapide. Avec la construction de l'usine de montage de Hyundai à Tiaret, opérationnelle dès novembre 2016, et la mise en service des usines de Volswagen et de Nissan, l'offre sera nettement importante. Cima Motors, qui détient une usine à Tiaret, a déjà signé des conventions avec la BNA, CPA et la banque Salama pour que ces banques offrent ce produit, c'est-à-dire l'acquisition de véhicules Hyundai montés à Tiaret. La dernière banque offre le produit mais selon les règles de la finance islamique qui prohibe le taux d'intérêt. Elle imite du coup la banque El-baraka. De quoi drainer une partie de la clientèle qui veut être respectueuse de la tradition islamique. D'autres banques du Moyen-Orient présentes en Algérie vont sans doute imiter Salama Bank. Mais le développement de ce produit en 2017, en dépit de résultats sans doute meilleurs qu'en 2016, sera limité par l'offre. On estime à environ 100 000 véhicules particuliers minimum qui pourraient être disponibles en 2017, contre 50 000 en 2016. Soit en deçà des besoins. Les produits, bien que moins chers que ceux de l'importation, seront onéreux. On évalue la hausse sur les véhicules en 2017 entre 20 à 30%. À ce facteur s'ajoute une baisse de la demande en raison d'une forte inflation (hausse des prix) et l'utilisation de l'épargne disponible pour l'acquisition de biens immobiliers. K. R.