La cueillette d'olives bat son plein dans la Basse-Kabylie, notamment dans la région de la haute vallée de la Soummam dont les oliveraies représentent deux tiers du patrimoine oléicole de la wilaya de Béjaïa. Ce dernier est considéré comme le plus important à l'échelle nationale avec ses quatre millions d'oliviers, répartis sur une superficie globale estimée à quelque 58 000 hectares. Profitant de cette période de vacances hivernales marquées par des journées ensoleillées, les propriétaires des vergers oléicoles retroussent leurs manches chaque matin, pour aller à la cueillette de leurs olives. La cherté de l'huile d'olive, due principalement à la baisse de la récolte de cette année, incite les familles kabyles à s'investir davantage dans la mise en valeur de leurs vergers et l'exploitation optimale de leurs oliveraies. Ainsi donc, les habitants de la haute vallée sont en train de mettre les bouchées doubles pour mener à terme cette campagne oléicole qui s'annonce insatisfaisante comparativement à celle de l'année précédente. Selon la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Béjaïa, qui table, cette année, sur une production de 16 millions de litres d'huile d'olive, pour un rendement moyen de 20 litres le quintal d'olives trituré, la campagne oléicole n'a atteint pour le moment que 50% de la production globale. Néanmoins, celle-ci devrait connaître sa vitesse de croisière à la faveur des vacances scolaires et l'amélioration des conditions climatiques. Pour le DSA de Béjaïa, M. Laib Makhlouf, la baisse du rendement constaté par tout le monde cette saison, est due essentiellement à un manque de pluie, notamment durant la période mars-avril 2016, auquel il faudra ajouter les effets néfastes de la période caniculaire accentuée par la multiplication de feux de forêt durant l'été dernier. À noter que la chute de la production oléicole n'a pas manqué d'avoir des répercussions négatives sur le cours de l'huile d'olive qui varie, cette année, entre 700 et 800 dinars le litre. La majorité des propriétaires des huileries que nous avons rencontrés dans la région de la haute vallée de la Soummam, s'accordent à prédire une éventuelle hausse des prix de l'huile d'olive après la fin de cette campagne oléicole. Selon ces spécialistes de l'oleiculture, certains clients, notamment les plus avertis, sont un peu exigeants sur la qualité de l'huile, du fait qu'ils distinguent la vierge de l'extra-vierge, etc. Par ailleurs, le premier responsable du secteur agricole de la wilaya de Béjaïa, a tenu à préciser que la production oléicole devrait connaître, l'année prochaine une hausse avec l'exploitation des 8 000 oliviers implantés dans le cadre d'un ancien programme PPDRI. Selon notre interlocuteur, la production globale dépassera les 20 millions de litres. Pour rappel, la wilaya de Béjaïa qui dispose du plus grand bassin oléicole à l'échelle nationale, compte quelque 432 huileries, dont 40 ont été réalisées dans le cadre du Fonds national d'investissement agricole (FNIA). Sur ces 432 huileries, 216 sont de type traditionnel, 139 sous presse et 77 de chaînes contenues (modernes). KAMAL OUHNIA