C'est sous la menace de certaines personnes que quelques commerçants ont baissé rideau hier dans les wilayas de Béjaïa et de Bouira. De peur de voir leurs locaux saccagés, ces marchands ont préféré s'exécuter face à l'intimidation de ces personnes qui veulent à tout prix réussir leur mouvement de protestation. D'autres commerçants habitant loin du lieu de leur activité, n'ont pas jugé utile de se déplacer suite à l'appel à la grève lancé sur les réseaux sociaux. "Ce soir ou au plus tard demain matin, ces commerçants ouvriront leurs magasins et reprendront leur activité le plus normalement du monde", affirme M. Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca). L'approvisionnement en fruits et légumes, en produits alimentaires et autres se fait, indique- t-il, de manière habituelle. À l'échelle nationale, les marchés de gros et de détail n'ont pas suivi la grève, estime M. Boulenouar. Selon lui, cette rumeur de débrayage est l'œuvre des barons de la spéculation qui veulent en fait augmenter la demande des commerçants et des consommateurs pour procéder à une hausse de leur marge bénéficiaire. "Cette fausse information avait pour but de permettre à ces spéculateurs d'augmenter leurs prix", avoue-t-il. L'Anca a précisé précédemment que les prix des produits ne connaîtront aucun changement perceptible en 2017 d'autant plus qu'ils sont soumis à la loi de l'offre et de la demande. "La loi de finances 2017 ne doit en aucun cas être utilisée comme prétexte pour augmenter les prix et gonfler la marge bénéficiaire", avertissent les membres de l'Anca. La loi de finances 2017 ne doit pas servir de moyen aux importateurs pour augmenter les prix de leur marchandise déjà en stock pour les 6 mois à venir... Cet appel, faut-il le souligner, a engendré ces derniers jours des perturbations sur le marché et chez des opérateurs d'autant plus que la demande sur beaucoup de produits d'alimentation générale a augmenté de 30%, précise le président de l'Anca. "Cette rumeur a prouvé, encore une fois, que la culture de consommation n'existe pas dans notre pays", commente-t-il. Pour freiner d'éventuelles flambées des prix, l'Anca propose une augmentation de la production et une amélioration des réseaux de stockage et de distribution. Il y a lieu d'encourager aussi la réalisation d'unités de transformation tout en exploitant les espaces fermés comme les anciennes galeries, les souks el-fellah, les locaux des OPGI... B. K.