Plusieurs produits, dont les produits alimentaires de large consommation, ont connu ces jours-ci une envolée. En effet, le prix du poulet est passé en quelques jours de 300 à 400 DA le kilogramme. Idem pour les fruits et légumes dont certains produits comme la courgette, la carotte, les oranges ont connu une hausse oscillant entre 10 et 30 DA le kilogramme. S'agit-il d'une augmentation anticipée par rapport à la revalorisation des taxes ou d'une spéculation ? L'Association nationale des commerçants et artisans ANCA) impute cette hausse, pour ce qui est des produits alimentaires, aux producteurs et importateurs. «Le revendeur et le détaillant n'appliquent que la marge bénéficiaire, que ce soit pour le produit importé ou celui produit localement à la base d'une matière importée», explique Hadj Tahar Boulenouar, président de l'ANCA. Et d'ajouter, en fournissant les explications que lui auraient fournies certains importateurs et fournisseurs de produits alimentaires. Le décalage entre l'offre et la demande pour la majorité des ces produits est la justification qu'ils avancent, dira notre interlocuteur, contacté par téléphone. L'application des directives des pouvoirs publics, liées à la révision à la baisse de l'importation de certains produits, a eu un impact sur les prix de ces produits, sans oublier l'impact de la dévaluation de la monnaie nationale qui connaît une baisse par rapport à l'année dernière. Pour ce qui est de la flambée des prix de la viande blanche, notre interlocuteur l'impute au manque de l'offre. «La production est vraiment déficitaire», affirme le président de l'Anca. «On produit moins de 350 000 tonnes annuellement, alors que les besoins exprimés dépassent les 400 000 tonnes», estime M. Boulenouar. Cette envolée des prix s'explique aussi par le coût des aliments du bétail et les conditions précaires d'élevage. «60 % des aviculteurs utilisent des moyens traditionnels», avance-t-il. Quoi qu'il en soit, cette flambée des prix du poulet durera jusqu'à la mi-janvier prochain, selon Boulenouar. «La hausse continuera notamment avec l'avènement de la fête du Mawlid et les fêtes de fin d'année où les prix connaîtront une explosion», prévoit-il. Pour ce qui est des fruits et légumes, la baisse de l'offre et les conditions de stockage et de conservation sont imputables aux chambres froides qui «ne jouent pas leur rôle», indique M. Boulenouar, en plus des conditions météorologiques qui empêchent les agriculteurs de faire la cueillette. Alors que la spéculation et le marché parallèle sont à l'origine de l'envolée des prix de la cigarette, selon le président l'Anca, «40% de ce produit passent par l'informel», a-t-il souligné tout en réfutant l'hypothèse de l'augmentation anticipée par rapport aux taxes. Sans omettre également de souligner l'augmentation de certains produits de première nécessité, tels le sucre, la farine, la café. Tout cela bien avant la mise en œuvre de la loi de finances 2017.