Le pouvoir, qui n'a pas vu venir des alliances et des fusions entre partis de la mouvance islamiste, pourrait être surpris à la veille des élections législatives du printemps 2017 par la constitution d'un bloc commun. Les partis islamistes pourraient s'acheminer vers un bloc commun à la veille des élections législatives du printemps 2017. Après la fusion entre le Front de la justice et du développement (FJD) de Abdallah Djaballah et Ennahda de Mohamed Douibi, les rapprochements entre le parti d'Abdelmadjid Menasra et son ancienne formation politique, le Mouvement de la société et pour la paix (MSP), devront aboutir à un accord similaire. Alors qu'il y a à peine quelques semaines, de simples alliances électorales n'étaient même pas évidentes, on assiste, tout d'un coup, à des fusions entre formations, certes, du même courant idéologique, mais qui marquaient leur distance les unes avec les autres. Nul ne pouvait ainsi prédire un tel scénario entre le FJD d'Abdallah Djaballah et son ancien parti, dont pourtant il avait été éjecté. De même pour le cas d'Abdelmadjid Menasra, un dissident qui pourrait retrouver le MSP sous forme d'une fusion avec son actuel parti. L'autre parti islamiste, El Islah, qui reste pour l'instant hors orbite, pourrait, lui aussi, ne pas avoir trop le choix de le faire dans les prochaines semaines. Mais d'où pourrait venir, soudainement, une telle prédisposition à se rapprocher, à fusionner et peut-être bien finir par se regrouper tous sous une même bannière ? L'obligation faite désormais de réaliser un score d'au moins 4% dans les élections pour pouvoir participer à d'autres échéances futures ne pourrait pas être la raison, étant donné que des partis comme le MSP ou le FJD sont assez capables de dépasser ce seuil. Les partis de la mouvance islamiste ont-ils fini par comprendre que le seul moyen de faire face à la majorité au pouvoir, en l'occurrence le Front de libération nationale (FLN), et le Rassemblement national démocratique (RND), était de constituer un bloc commun ? Pendant l'été 2015, Abdallah Djaballah avait lancé une initiative similaire, mais qui avait vite échoué parce qu'il ne cachait pas son ambition de vouloir se positionner comme étant le guide de la mouvance islamiste en Algérie. Aujourd'hui, tout porte à croire que les uns et les autres sont en passe de dépasser la question de leadership, une obsession connue chez les partis islamistes. Il faut dire que le pouvoir avait aussi toujours su manœuvrer pour maintenir les adeptes de cette mouvance divisés, mais, cette fois-ci, ils semblent le prendre de court. La preuve, personne n'a vu lesdites alliances et fusions venir. La confrérie islamiste internationale pourrait, cependant, être pour quelques réconciliations et arrangements entre les uns et les autres. La prise du pouvoir par les islamistes à Alger étant un vieux rêve que nourrissent les pourvoyeurs de fonds de cette idéologie à l'internationale. Mehdi Mehenni