Le ministre de l'Industrie présentera, prochainement, sur ce sujet une communication et une loi-cadre en Conseil de gouvernement. “Le président de la République nous a donné l'instruction d'assainir complètement la question du foncier industriel. L'objectif est de pouvoir donner gracieusement les assiettes foncières aux véritables investisseurs » (1). C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Industrie lors d'une conférence débat organisée par le journal El Moudjahid. Le ministre affirme qu'une communication et une loi-cadre sur le foncier industriel seront présentées au Conseil du gouvernement. El Hachemi Djaaboub explique sa stratégie par le dépôt par l'investisseur du prix du terrain. Celui-ci (l'investisseur) récupère le montant déposé une fois le projet réalisé. Selon lui, cette formule pourra éviter le détournement des terrains. Par ailleurs on va vers la création d'une agence nationale du foncier industriel. Le ministre de l'Industrie souligne que 15 % des 14 800 hectares que comptent les 72 zones industrielles sont inoccupés. Le ministre affirme qu'au niveau de certaines zones industrielles des cliniques ont été construites. Djaaboub reconnaît qu'une spéculation effrénée sur le foncier industriel règne. “Des investisseurs ont acheté des terrains en deuxième et troisième main”, a-t-il dit. Le ministre de l'Industrie a par ailleurs,rendu publique la liste d'une trentaine de projets qui ont démarré au milieu des année 90 et qui se trouvent actuellement à l'arrêt. Djaaboub cite Prométal de Khenchela, sept projets dans le textile dont certains ont été réceptionnés en 1991, briqueterie de Médéa, le projet de verre creux de Tébessa, trois projets céramiques à Boumerdès, Médéa et M'sila. Le montant total engagé est estimé à des centaines de milliards de centimes. Le ministre affirme qu'une proposition pour vendre ces projets à l'arrêt sera faite au Conseil des participations de l'Etat. Concernant la privatisation des entreprises, Djaaboub soutient qu'un compromis a été trouvé entre le gouvernement et l'UGTA. Selon lui le programme de privatisation des 40 entreprises adopté par le Conseil des ministres n'est pas remis en cause. Ce qui est remis en cause, c'est la démarche. C'est-à-dire la vente en lot d'entreprises. En d'autres termes, la privatisation se fera au cas par cas, précise t-il. Même la vente des galeries sera relancée, souligne-t-il. Au sujet des investissements directs étrangers, en dehors d'ISPAT, Henkel, Orascom (ciment) et prochainement “peut-être” Danieli, le ministre de l'Industrie estime que malheureusement ont est encore au stade d'intentions. (1) Il s'agit d'une revendication des opérateurs privés qui mettent en avant le fait qu'en Tunisie, le terrain est cédé gratuitement aux investisseurs. M. R.