Le dernier conseil des ministres remonte au 25 mars. Le conseil de gouvernement se réunira aujourd'hui. L'ordre du jour est consacré exclusivement à la communication de Hamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, sur le foncier industriel. Un dossier suivi de près par la présidence de l'Etat. En effet, l'évaluation du dispositif actuel de promotion de l'investissement fait ressortir de multiples contraintes et dysfonctionnements qui font obstacle à l'encouragement des investissements. A ce sujet, le ministre a annoncé récemment la mise en place d'un nouveau système dit ‘'déclaratif'' et dont la procédure prendra moins d'un mois. Le problème de l'accès au foncier industriel sera, lui aussi, pris en charge, selon M.Temmar. En somme, les mesures d'accompagnement au développement de l'appareil de production national se résument à la mise en place des mécanismes de stimulation de la croissance et des moyens financiers à la faveur de cette dynamique appelant au renouveau. Le foncier industriel a de tout temps constitué un frein au développement économique. En fait, le conseil de gouvernement devra dans un sens trouver la solution adéquate pour la distribution des 5000 hectares récupérés dans le cadre du processus de liquidation des entreprises publiques. Quant aux actifs dormants de ces entreprises, «ils sont beaucoup plus importants, il n'y a pas une évaluation précise», mais le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a avancé récemment «le chiffre de 15.000 hectares qui est considérable», souligne-t-il. Tandis que le directeur général du domaine national a avancé, hier sur les ondes de la Radio nationale, que l'Etat est en mesure d'injecter sur le marché national quelque 20.000 hectares à moyen terme. C'est le second conseil de gouvernement que présidera Abdelaziz Belkhadem depuis sa nomination à la tête de la chefferie du gouvernement en remplacement d'Ahmed Ouyahia. Son premier conseil a été consacré à la privatisation. Ce qui prouve une certaine continuité dans ses idées. Or, tout projet de loi endossé par le Conseil de gouvernement devra automatiquement atterrir sur le bureau du conseil des ministres. Toutefois, le dernier conseil des ministres remonte au 25 mars dernier. Aussi, les observateurs politiques n'ont pas manqué de s'interroger, et de relever le fait. D'autant plus que la tenue ou non du conseil des ministres renseigne effectivement sur la santé d'un gouvernement et la qualité des rapports entre le gouvernement et la présidence. Loin de nous l'idée d'avancer une quelconque divergence d'idées entre le président de la République et la chefferie du gouvernement, mais force est de faire le constat. D'ailleurs, l'article 113 de la Constitution stipule que les projets de lois sont présentés en conseil des ministres puis déposés par le chef du gouvernement sur le bureau de l'Assemblée populaire nationale. Or, depuis le dernier conseil des ministres, plusieurs dossiers et projets de loi ont été examinés par le Conseil de gouvernement. Aussi, la non-tenue d'un conseil des ministres depuis près de trois mois laisse les observateurs perplexes. Ce qui laisse supposer que le président de la République ne fait plus confiance à ses ministres. La fameuse phrase lancée en public: «Vous m'avez menti» adressée notamment aux ministres d'obédience RND est encore dans l'air. Aussi, de là à croire que le président de la République ne veut plus tenir de conseil des ministres jusqu'au prochain remaniement... ministériel, le pas n'est pas peut être vite franchi. Hypothèse, certes, baroque...