L'Association des amis d'Alger Républicain, en collaboration avec la librairie El-Ijtihad, a organisé un “colloque Abdelhamid Benzine” à la Bibliothèque nationale d'Alger, en hommage au militant du mouvement national, du Parti communiste algérien (PCA), du Parti d'avant-garde socialiste (PAGS) et également journaliste et écrivain. Deux années après sa disparition, ses amis lui ont consacré, cette année encore, un colloque qui porte cette fois-ci sur la nation : “Concept et pratiques.” Pour les organisateurs de la manifestation qui a débuté hier et qui durera deux journées, l'idée de nation comme ensemble territorial et humain et comme communauté sociale “ne se forge réellement qu'avec les luttes anticoloniales pour l'indépendance”. Pourtant, la nation ne peut non plus exister, selon eux, “sans citoyen, qui participe pleinement au gouvernement, de la chose publique, choisit ses dirigeants et en contrôle l'action”. Comme l'a précisé le Dr Ahmed Akkache, les organisateurs du colloque n'ont pas voulu se limiter à “la commémoration traditionnelle”, ils ont voulu débattre aussi du “questionnement” interpellant feu Benzine sur notamment “le devenir de l'Algérie” et “la vision de l'Algérie que nous voulons”. La journée d'hier a enregistré des communications de grande qualité faites par Mohamed Harbi, Rédha Malek, Houari Touali et George Labica. Les interventions ont porté sur la “production de la nation dans le mouvement national” de 1920 à 1954, “L'Etat nation” en Algérie, le “Jihad” dans la révolution et face à la nation, ainsi que sur la “communauté ou (la) société”. Programmé pour intervenir dans l'après-midi sur “une lecture sur la définition de la nation”, l'ancien secrétaire général du parti FLN, Abdelhamid Mehri, s'est éclipsé de la salle de conférences à la fin des travaux de la matinée. Pour bon nombre de participants, le retrait de M. Mehri fait suite au communiqué de l'ancien directeur d'Alger Républicain et également dirigent du PCA et du PAGS, Boualem Khalfa, publié le matin par la presse, un communiqué dans lequel il a relevé surtout la présence d'intervenants à ce colloque connus, selon lui “pour leurs compromissions avec le FIS et ses organisations armées criminelles”. La journée d'aujourd'hui devra laisser place à trois intervenants : Mohamed Lakhdar Maougal qui traitera du “déficit de savoir dans la formation de la nation Algérienne”, Hamid Aït Amara expliquera, lui, comment “construire la société” et Me Hocine Zahouane sur “la citoyenneté”. vers 15h30, les amis de Abdelhamid Benzine devront ensuite se recueillir sur sa tombe, au cimetière d'El-Madania. Le colloque, qui se tient à la Bibliothèque nationale pourtant “de haut niveau”, selon les termes des participants, a drainé très peu de jeunes. H. A.