Les syndicats autonomes ont choisi de différer la protestation publique à la fin janvier et début février pour éviter le risque de dévoiement de leur mouvement. L'intersyndicale autonome de la Fonction publique, qui s'est réunie à huis clos samedi, au siège du Cnapest à Alger, a décidé de maintenir la pression sur le gouvernement en vue de l'amener à retirer, sinon à geler, l'application de la loi sur la retraite votée récemment par le Parlement et qui dispose la suppression graduelle de la retraite sans condition d'âge. Elle a retenu notamment de lancer une pétition nationale pour la récolte d'un million de signatures, l'organisation d'un rassemblement national et des rassemblements régionaux dans 4 wilayas le 28 janvier prochain. À l'issue de cette réunion, à laquelle ont pris part les représentants de 14 syndicats autonomes des secteurs de la santé, l'éducation nationale, l'administration publique, Sonelgaz, la Poste et la formation professionnelle, l'intersyndicale a, en effet, décidé d'organiser une série de rassemblements régionaux, le 28 janvier prochain, à travers 4 wilayas, en l'occurrence Blida (nord), Ouargla (sud), Sidi Bel-Abbès (ouest) et Batna (est) et un rassemblement national dont la date et le lieu seront fixés lors d'une réunion prévue pour le 4 février prochain. Le report, pour cette date, de l'annonce de l'agenda des actions de protestation, signifie, selon le Cnapest, que les grèves auront lieu à la fin du mois de février. Ce qui constitue l'une des meilleures périodes pour les syndicats autonomes de faire pression sur le gouvernement, en raison de l'approche les élections législatives, d'un côté, et et de sa distance par rapport aux événements de Béjaïa, de l'autre. Aussi, le changement des wilayas qui accueilleront les protestations vise a transmettre le message selon lequel, l'intersyndicale représente toutes les wilayas du pays, non pas quelques-unes seulement. Par ailleurs, l'intersyndicale a décidé la mise en place d'une commission commune de préparation du dossier de création de la confédération nationale de syndicats autonomes. Entre-temps, elle lance un appel au président de la République pour user de ses prérogatives et annuler ou, au moins, geler la loi portant suppression de la retraite proportionnelle sans condition d'âge. L'intersyndicale a condamné les entraves à la liberté de l'exercice syndical et le harcèlement des syndicalistes par le biais des licenciements, l'emprisonnement ou la non-délivrance des documents d'agrément, comme c'est le cas pour le Syndicat indépendant des fonctionnaires de l'administration publique (Safap). L'organisation a également souligné la responsabilité du gouvernement dans la tension sociale et les derniers événements, notamment les actes de sabotage ayant porté atteinte à la propriété publique et privée. Aussi, elle exhorte le gouvernement à protéger les propriétés et l'appelle à ouvrir des espaces à l'expression pacifique des préoccupations et des revendications. À rappeler que les syndicats autonomes revendiquent le maintien de la retraite proportionnelle sans condition d'âge, leur association à l'élaboration du nouveau code du travail et la protection du pouvoir d'achat. A. R.