Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) n'a pas raté l'occasion pour répondre au secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, qui a accusé Ahmed Ouyahia de vouloir prendre la place du président Bouteflika. Ainsi, lors de la réunion du conseil de wilaya élargi du parti, tenue, avant-hier, dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, Ahmed Ouyahia a répliqué, lors de son discours d'ouverture des travaux, aux derniers propos de Djamel Ould Abbes qui avait affirmé qu'"Ahmed Ouyahia tente de prendre la place de Bouteflika". Il tacle un allié qui ne l'est plus d'ailleurs depuis l'épisode de Saâdani et qu'Ould Abbes veut ainsi mettre à une distance du "cercle présidentiel" parce que n'activant que pour lui succéder. Et Ouyahia de lui répondre en empruntant le chemin de l'histoire de la création de son parti : "Le RND n'a pas été créé afin de servir d'échelle pour accéder au pouvoir, nous avons créé le RND pour servir l'Algérie." Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a évoqué, à l'occasion de cette rencontre, plusieurs sujets d'actualité comme l'unité nationale, laquelle, selon l'orateur, est "préservée jusqu'à ce jour. La guerre de Libération nationale et le coût de l'indépendance coulent encore dans le sang du peuple". Il poursuit : "Le monde change à une grande vitesse et le monde cible l'espace arabo-islamique, nous sommes au cœur d'un conflit de civilisations et ils ont commencé par nous en 1990." Toujours selon Ahmed Ouyahia, "l'unité de l'Irak et de la résistance de la Syrie sont importants". "Si la Syrie était tombée, notre tour serait venu", estime le secrétaire général du RND. Ce dernier évoquera, dans le même contexte, le Mali, l'affaire de l'Azawad et le MAK, un épouvantail que M. Ouyahia grossit et brandit à chacune de ses sorties. Et de s'interroger également : "Pourquoi entend-on aujourd'hui parler d'un mouvement pour l'autonomie du M'zab ? Malékites et Ibadites vivent ensemble depuis 12 siècles, aussi, il faut être vigilant, l'unité nationale doit être notre préoccupation majeure." Et en abordant la grève des commerçants et les émeutes qui l'ont suivie, Ahmed Ouyahia fera un parallèle "démesuré" avec l'affaire de Bouazizi en Tunisie, dont l'immolation par le feu en 2011 a abouti à la chute de Ben Ali. Il dira à ce propos : "Un appel à la grève anonyme est lancé sur internet, on ignore d'où il vient ! Aussi, il faut être vigilant car ceux qui l'ont planifié attendaient que quelqu'un tombe pour qu'on nous refasse l'histoire de Bouazizi en Tunisie qui, pourtant, était un modèle de stabilité." B. NACER